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Citation de Bibalice


... À l’aube ils repoussaient la moustiquaire et descendaient des hamacs. Parfois, dans les mobil homes qui avoisinaient la piste, des générateurs continuaient d’alimenter des appareils électriques : réfrigérateurs, ventilateurs, télévisions, radios. Ils utilisaient ces résidus d’humanité dés- ormais absente (un hélicoptère, un obus récent) comme un calendrier des bombardements. Plus les cratères d’argile rouge, ocre, nus, nets, se multipliaient, plus Twen-Ch’Ang, Maïa et Ada se rappro- chaient des zones actuelles de combat ; pourtant aucun son – propre à la guerre, ne leur parvenait encore. Les cartes ne servaient à rien, certaines n’étaient plus que des agglomérats de papier mâché conservés dans les poches des sacs à dos. Ils avançaient articulant leur capacité encore à se déplacer et le chemin qu’ils traçaient. Leurs seuls repères étaient désormais les altérations de la jungle. Aucune boussole, aucun compteur Geiger, aucune constellation. Ils se défaisaient à mesure qu’ils progressaient des prothèses qui les avaient aidé à se maintenir en vie. Ils apercevaient des globes de verre abritant des rescapés mais s’en tenaient à distance. Ils restèrent plusieurs jours sans voir les chiens, les croyant noyés, abattus, malades. Et ils réapparurent des jours plus tard, les entourant à nouveau comme un filet ajouré. Comme des bouées légèrement mobiles. Ils contrevenaient parfois aux règles élémentaires qu’ils s’étaient fixés et auxquels ils étaient parvenus à se soumettre jusqu’alors.
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