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Citation de Bouvy


Oui, à un moment donné, tout a servi. Même le christianisme. Un jour, aux mortels hagards de sacrifices et de magies, à leurs tribus affolées de méfiances et de mépris, un homme est venu dire : aimez- vous ! Vous êtes une unique espèce fraternelle. Il n’y a pas de race élue ; ni d’esclaves ; ni de damnés. Je vous réveille de vos fictions et de vos carnages. Je vous délivre de vos idoles et du chimérique fardeau de vos fautes originelles. Vos prêtres, leurs temples et leurs livres n’ont plus réponse à tout : c’est à vous- mêmes que vous devrez poser des questions, sans ignorer que vous n’aurez jamais de réponse. C’est votre quête sans fin ni cesse qui fonde votre existence et votre liberté. Vous ne serez jugés que sur ce que vous aurez fait… Ce jour- là, le monde a fait un pas en avant. Puis le sens de l’évangile s’est perdu ; et la doctrine de progrès est devenue un grand système de contrainte, où tout élan de vie est péché. Le messie avait servi l’évolution ; son église lui fait obstacle. L’amour, c’est à vous, aujourd’hui, d’en apporter la bonne nouvelle. Un amour qui ne soit pas une offense. Un amour qui libère de la honte, et devant le sacrilège duquel les pharisiens, une fois encore, se voilent la face. Un amour qui démystifie, et cependant gonflé comme une voile du sortilège et du mystère des grands commencements. Un amour qui soit une victoire sur la faiblesse et sur la peur, une victoire de la vie. « Jouis de la vie avec une femme que tu aimes », s’écrie l’Ecclésiaste. « Tout ce que ta main peut faire, fais- le avec force, car il n’y a plus ni œuvre, ni intelligence, ni science, ni sagesse dans le séjour des morts où tu iras. » Le corps est ce qui vaut qu’on pleure d’amour : « Non, pas le ciel ! conjurait la mourante. Non, pas le ciel, mais mon amant ! » À l’amour de la mort que clame le dément, la pensée répond qu’elle ne veut croire qu’à la bonté de la vie, à la fête charnelle des vivants : « Mieux vaut un chien vivant qu’un lion mort… » Seul le mépris du corps fait le corps périssable, et c’est d’avoir tenu ses lois pour viles qui les a avilies. S’il existe au monde quelque chose de sacré, c’est bien le sexe qui l’incarne. Heureux celui qui, le temps venu de mourir, pourra dire : j’ai misé sur un corps, je n’ai pas perdu ma vie. Emmanuelle, je ne crains pas, je n’ai pas honte de jouer les lendemains du monde sur votre corps.
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