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Critiques de Eric Silvestri (1)
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Cyberforce : Tin Men of War

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il regroupe les épisodes 1 à 4, initialement parus en 1992/1993, écrits par Eric Silvestri, dessinés par Marc Silvestri qui a également encré les épisodes 1 & 2. Le 3 a été encré par Dan Panosian, le 4 par Scott Williams. Trevor Scott J.D., John Tigher et Rich Johnson ont également apporté leur aide à l'encrage. La mise en couleurs a été réalisée par Joe Chiodo, avec l'aide de Wendy Fouts et Paige Apfelbaum. Le tome se termine avec un prologue de 4 pages sur Styker paru dans Image 0, et les 4 premières pages de la série Strykeforce. Il comprend également des dessins en pleine page de Ripclaw, par Whilce Portacio, Mark Beachum, Jordan Raskin et quatre pages de développement de personnages.



Carin Taylor est en train de courir dans les rues désertes de New York pour fuir ses poursuivants, des individus en armure technologique menés par Ballistic (Cassandra Taylor). Du haut d'un immeuble de plusieurs étages, Ripclaw (Robert Bearclaw / Berresford) observe la scène en attendant le bon moment pour intervenir. D'un seul coup, il se jette en avant dans le vide, toutes griffes dehors. Dans la base de Cybertek, Dylan Cruise (Heatwave) et Chip sont en train de réparer un réacteur défectueux tout en demandant conseil à Timmie qui a effectué le diagnostic. Ils sont interrompus par l'appel de Ripclaw, et Heatwave répond qu'ils arrivent. Pendant ce temps-là, le mutant Bluestone tient un rassemblement électoral dans la grande salle d'un hôtel, effectuant une allocution dans le cadre de sa candidature au poste de maire de New York. Dans les coulisses, Morgan Stryker assure sa sécurité, et est en train de scruter les personnes présentes. Il repère un homme prêt à tirer avec un fusil à lunette, et il l'abat avant qu'il ne puisse faire feu. Il doit ensuite neutraliser plusieurs autres individus qu'il abat également. Leur chef parvient à s'enfuir dans la cage d'escalier, mais il se heurte à Cyblade (Dominique Thibaut).



Dans la rue, à l'extérieur de l'hôtel, un individu est parvenu à s'enfuir et il rejoint le véhicule où l'attend le chauffeur. Ce dernier démarre et prend de la vitesse, mais il se rend compte qu'un individu massif se dirige droit vers eux, de face : Impact (Boomer O'Shea). Ce dernier heurte le van de front qui tombe en morceaux sous la force d l'impact. Dans un autre quartier de New York, la troupe en armure est parvenue à coincer Carin Taylor : Ripclaw arrive juste derrière eux. C'est un carnage : les griffes du superhéros transpercent les armures comme du beurre. Les quatre hommes se retrouvent vite à terre. Carin est restée et remercie son sauveur. Il lui fait remarquer qu'elle aurait mieux fait de prendre la poudre d'escampette car Blue Leader est juste derrière eux, avec le reste de son équipe. Ballistic se lance en avant et tire avec son long fusil, alors que Ripclaw était en train de monter à une échelle de secours le long de la façade. Il retombe lourdement à terre avec Carin. C'est à ce moment-là qu'arrive Heatwave.



En 1992, sept des dessinateurs les plus vendeurs travaillant pour Marvel Comics prennent leur indépendance, fondent leur propre maison d'édition baptisée Image Comics, et lancent chacun leur série. Il s'agit de Jim Lee (WildC.A.T.s : Covert-Action-Team), Todd McFarlane (Spawn), Erik Larsen (Savage Dragon), Jim Valentino (Shadowhawk), Marc Silvestri (Cyberforce), Rob Liefeld (Youngblood) et Whilce Portacio (Wetworks). Image Comics fonctionne comme une maison d'édition chargée de la partie administrative à laquelle se rattachent les 7 studios correspondant formant autant de branches. Parmi eux, seuls Erik Larsen et Todd McFarlane ont continué à produire ou à faire produire leur série presque mensuellement. La carrière de Marc Silvestri a vraiment commencé à prendre de l'ampleur avec la série King Conan dont il a dessiné une quinzaine d'épisodes entre 1982 et 1985. Il a acquis un statut d'artiste phare avec la série Uncanny X-Men (scénario de Chris Claremont) dont il a dessiné 32 épisodes de 1987 à 1990, puis avec la série Wolverine (scénario de Larry Hama) dont il a dessiné 23 épisodes entre 1990 et 1992.



Le lecteur est donc plongé au milieu de l'action : Carin Taylor est poursuivie par une équipe de choc de Cyberdata, et les 5 membres de Cyberforce interviennent pour la tirer de leurs griffes. Ça défouraille dans tous les coins. Le combat reprend de plus belle quand une équipe de Cyberdata attaque la base Cybertek pour récupérer leur proie : leur équipe se compose de Ballistic, Killjoy, Megawatt, Buzzcut, Psychotron. Un peu plus tard, une troisième équipe fait son apparition : Splitzkrieg, Wyldfyre, Slam, ayant dérobé deux disquettes contenant un virus. Sans oublier la candidature d'un mutant au poste de maire de New York, Timmie (Totally Independent Mobile Machine Intelligence Experiment), Chip, C.C., et la deuxième apparition de Pitt, personnage créé par Dale Keown. Avec autant d'éléments, le scénariste n'a pas beaucoup de place pour faire exister les personnages, pour développer son intrigue, entre deux scènes de combat. Il est visible qu'il se focalise sur Robert Bearclaw en intégrant deux poèmes écrits par le personnage, et sur Carin qui cumule avec un père un abusif et une mère qui l'a laissée dans un orphelinat. Mais il est difficile de lui en vouloir car sa lettre de mission devait effectivement de concevoir des scènes avec un niveau de cool-itude élevé pour que le dessinateur puisse s'exprimer dans ce qu'il préfère dessiner.



Le lecteur est effectivement venu pour Marc Silvestri avant tout, et ce créateur a formé Image Comics avec les 6 autres pour pouvoir dessiner ce qu'il veut, toucher l'argent et conserver les droits de propriété intellectuelle du personnage, et rappeler que les comics sont un médium visuel et qu'il n'est que justice que les dessinateurs soient mis en avant. Le lecteur en prend plein la vue du début jusqu'à la fin avec des images bouillonnant d'énergie, des combats spectaculaires, et des personnages hauts en couleurs. Ça commence par le gros plan sur le visage de Carin dans une case qui occupe les deux tiers de la page : peau blanche, peut-être albinos, ou manipulation génétique, cheveux roux et tatouage en forme d'éclair au niveau de l'œil droit. Beaucoup d'autres personnages sont cools : Ripclaw avec ses griffes cybernétiques à l'extrémité de chaque doigt, Stryker avec ses trois bras droits (et oui, il a également un bras gauche), Impact et sa masse énorme, Ballistic et son décolleté jusqu'au nombril, Cyblade et sa grosse poitrine sans oublier son déhanché, Mother May I avec son décolleté et ses talons hauts, Slam avec sa petite taille et sa largeur d'épaules incroyable, etc. Alors finalement, c'est vrai que l'intrigue a une importance toute relative.



Les combats sont l'occasion pour les superhéros et leurs ennemis de poser soit avant de passer à l'attaque, soit en fonçant tête baissée de manière très cinétique. La narration visuelle embrasse donc toutes les exagérations des comics du superhéros, les conventions habituelles : Ripclaw qui saute depuis un immeuble de 4 ou 5 étages dans la rue sans crainte de se faire mal à la réception, Stryker avec ses 3 bras droits sans problème d'équilibre du fait de leur poids ou d'articulation faisant office de 3 épaules différentes, Velocity dont le mollet droit est transpercé par une lame et qui remarche sans soin quelques pages plus tard, sans oublier Splitzkrieg avec ses deux têtes et ses quatre bras (2 de chaque côté cette fois-ci) et bien d'autres encore. Ce n'est pas plus idiot que la majeure partie des superpouvoirs habituels de DC ou Marvel, mais les auteurs montent l'intensité de plusieurs crans jusqu'à l'absurde exigeant une forte augmentation de la suspension d'incrédulité consentie du lecteur pour pouvoir se repaître de ces pages spectaculaires. D'un autre côté, ce sérieux en pleine face est compensé à deux ou trois reprises par le très mignon garçon Timmie, et par le très improbable Slam rappelant que Silvestri sait aussi introduire des notes d'humour visuel. En débutant l'ouvrage, le lecteur note que le dessinateur s'est encré lui-même sur les deux premiers épisodes, attestant de son degré d'implication. Il voit qu'il a cédé cette tâche à un autre encreur pour les 2 épisodes suivants, et qu'il a fallu l'aide de 4 autres encreurs dans une mesure qui n'est pas précisé. Il remarque enfin que comme il arrive souvent dans les comics de superhéros, les décors deviennent vite les parents pauvres des cases, un camaïeu très coloré venant les remplir les arrière-plans.



Le tome se termine avec les 4 pages extraites d'Image 0, dans lesquelles Silvestri réalise des dessins fortement inspirés par Tim Sale, juste pour aboutir sur un dessin en pleine page de Stryker, sans réelle histoire. Les pages de Strykeforce sont dessinés par Brandon Peterson qui s'applique avec conviction pour dessiner comme Silvestri, avec un résultat très convaincant.



Ce premier tome constitue une étape historique dans le développement des comics aux États-Unis, indépendamment de sa qualité intrinsèque. C'est l'une des séries initiales de cette maison d'édition qui a entériné la possibilité pour des créateurs de conserver les droits de leurs personnages et de disposer d'une liberté sans équivalent chez DC ou Marvel. Grâce à cette prise d'autonomie de sept des artistes les plus vendeurs de l'époque, l'industrie des comics a également fini par se diversifier à un degré plus important et plus pérenne qu'auparavant. La lecture de ces 4 épisodes emmène le lecteur dans une aventure pleine de bruit et de fureur, avec de nombreux personnages sans beaucoup de personnalité, mais avec beaucoup de couleurs et pouvoirs pyrotechniques, dans une histoire rapide et spectaculaire, avec des dessins un peu chargés mais très dynamiques, laissant supposer que les prochains chapitres pourraient établir un univers riche et durable.
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