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Citation de Tandarica


Brancusi a vécu quelque quarante années de son existence dans ses ateliers de l’impasse Ronsin. C’est là que le moins citadin des hommes méditait parmi ses sculptures, qu’il taillait, polissait, photographiait. Chaque sculpture naissante, à peine sortie de la matière, se voyait d’emblée comparée et pour ainsi dire mesurée en silence aux œuvres présentes car Brancusi conservait une œuvre de chaque époque. Le visiteur pouvait ainsi apprécier toute son évolution, et considérer les idées qui avaient orienté orienter sa vie.
Tous les témoins s’accordent à dire y avoir trouvé calme et clarté, et ressenti l’évidence d’une durée absolue. « Des bronzes majestueux, couverts de housses protectrices, des monuments en pierre et en plâtre, des statues et des colonnes en bois nous entourent de toutes parts, prêts à déclencher, non seulement notre émerveillement, mais surtout notre respect », écrivait Henri Goetz.
Les œuvres étaient en effet disposées et mises en rapport entra elles avec le plus grand soin, comme le démontrent assez ses photographies. Grâce à celles-ci, il est aisé de comprendre tout le jeu des mesures intuitives (respectant le nombre d’or, mais approché par l’œil et non par le froid calcul) que le sculpteur élaborait en ce lieu clos. Les matériaux s’y répondaient en un accord plus qu’ils ne s’opposaient. Les différents « Coqs » s’interpellaient ; les formes éthérées des « Oiseaux dans l’espace » opposaient leurs ellipses élancées aux formes ovoïdes déposées sur de larges socles d’un grand dépouillement formel. Tous les outils et les objets utilitaires, de même que les meubles que Brancusi s’est toujours fabriqués pour lui-même, s’harmonisaient à leur solennelle autant que simple présence.

(p. 55)
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