L'âme a besoin d'aimer , comme le corps ne peut pas se passer de nourriture .
Celui qui, maître d' une idée et soutenu par ses talents, a exercé pendant plus d'un demi-siècle en France et en Europe une influence directe, forte et constante sur les arts qui dépendent de l'imagination, du goût et même de l'industrie, cet homme appartient de droit à l'histoire. Tel fut le peintre Louis David, dont la vie, comme on sait, a été si fortement agitée par les grands événements de la révolution française.
La poésie, qui s'adresse plus particulièrement à l'imagination, la statuaire et la peinture, qui frappent d'abord les sens pour pénétrer jusqu'à dans la pensée, sollicitent fortement l'intelligence, puisqu'elles communiquent nettement des idées. La musique, au contraire, éveille en nous une multitude d'impressions successives dont le sens total est toujours plus ou moins subordonné à la nature et à la puissance des facultés de l'auditeur.
La part accidentelle que David a prise à tous les événements de son temps, les rapports qu'il a eus avec plusieurs de ses contemporains les plus célèbres, répandent sur l'histoire de la vie et de l'école de ce maître un intérêt que , bien loin de le négliger , nous nous sommes efforcé de faire ressortir On trouvera dans cet ouvrage des détails anecdotiques sur les liaisons ou les entrevues que David a eues avec les hommes de 1793, avec Napoléon, Pie VII, le roi de Prusse et d'autres personnages historiques; ces détails, nous l'espérons du moins , sont tout à fait propres, non-seulement à faire connaître le caractère de l'homme, mais à montrer l'importance que l'on attachait à son talent.
L'introduction subite d'un costume nouveau chez un peuple n'est jamais un fait isolé ni complètement stérile ; il précède ordinairement un changement ou au moins une modification importante dans les mœurs.
Depuis près d'un demi-siècle que ces tableaux ont été examinés et critiqués par deux ou trois générations dont les idées et les goûts ont été si différents, leur mérite est aujourd'hui paisiblement reconnu. Mais un point que personne ne conteste est la supériorité de David , non-seulement sur ses contemporains, mais encore sur les maîtres anciens, comme chef d'école.
Les hommes, disait-il, ne sont que ce le gouvernement les fait