La pièce [Le mariage de Figaro] semblait à certains révolutionnaire; elle était frondeuse, à la façon dont frondait la plus haute noblesse, les Orléans, les Conti, les Clermont, toujours prêt à dénigrer la classe qui leur était immédiatement inférieure, et le régime qui ne leur donnait pas la place qu'ils estimaient leur revenir. (p.293).
Cet homme [Beaumarchais] dont la vie n'avait été que combats et tumultes, dont tous les actes avaient soulevé des passions, tous les écrits d'âcres polémiques. (p.381).
Une prison n'est jamais si bien close que l'on y apprenne les mauvaises nouvelles. (p.153).
Comme les vrais menteurs, {Beaumarchais] ne revenait jamais sur une fable, une fois qu'il l'avait contée. Elle prenait en lui une consistance qui n'admettait plus la contestation et qui finissait souvent par en faire une réalité. (p.216).
Dans les éloges comme dans les bons comptes, il faut savoir rendre la monnaie. (p.248).
Louis XV possédait au plus haut degré ce don que cultivent les souverains: la mémoire des visages et des noms, car il n'est rien qui charme un courtisan comme le plaisir de se voir distingué par celui dont il cherche la faveur. (p.33).
Le mélange des genres est toujours dangereux en littérature et dans la vie. (p.265).
Les femmes ne sont-elles pas partout les mêmes? L'admiration et la pitié sont les deux sentiments qui émeuvent en elles la plus vive sympathie. (p.207).
[Beaumarchais] savait trop bien que l'occasion, chauve par derrière, doit se saisir en hâte par la mèche de cheveux qu'elle porte sur le front. (p.42).
La menuiserie est un art, dès qu'on la nomme "ébénisterie". (p.111).