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Citation de Charybde2


J’ai souvent entendu la remarque qu’il était impossible, ou du moins très difficile, de traduire Novarina. Toute traduction relève de l’impossible. Mais la difficulté ici évoquée est celle de suivre son invitation « à ne pas sombrer dans le culte idolâtre de la raison insonore, de la raison essoufflée – du langage sans corps, sans traversement ». Et de faire comme lui : traduire par la main et par les oreilles. Au long de toutes ces années, je me suis souvent trouvée face à des questions complexes qui accompagnent le passage d’un idiome à un autre, car tout un réseau culturel sera inévitablement recherché, retrouvé, phantasmé ou passera simplement inaperçu. Dans Voie négative, Novarina parle de l’Europe comme d’un continent amnésique et dit que la couleur de l’homme blanc est justement celle des blancs de la mémoire. Ce que je dirais, pour ma part, c’est que l’homme blanc n’oublie pas, il efface – et en argot du portugais du Brésil, effacer veut dire aussi tuer. En Amérique, l’homme blanc a effacé les peuples et les cultures d’origine pour s’imposer et imposer sa culture. C’est cela aussi, le blanc de mémoire de l’homme blanc ! (Angela Leite Lopes, « Valère Novarina et son vivier des langues »)
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