Félix Germain

Voici un livre devenu, hélas, très rare...



Années trente. En Suisse valaisanne, un jeune fils de paysan n'a qu'un rêve : apprendre à voler et devenir aviateur. Quelques années plus tard, ce rêve est devenu réalité. A l'époque, l'hélicoptère n'existe pas encore, mais les petits avions Piper sont d'une maniabilité et d'une résistance impressionnante. Il utilise le sien pour effectuer des livraisons spéciales : ravitailler un refuge en haute montagne, apporter des matériaux de constructions pour en construire de nouveaux, transporter le courrier pour les ouvriers du barrage de la Grande-Dixence que la neige a coupé du monde...



Mais bientôt, un nouveau rêve vient s'ajouter aux anciens : pourquoi ne pas atterrir avec son petit avion sur les glaciers là-haut, si beaux et si tentants avec leurs grandes surfaces planes...



Et un jour, il le fait. Utilisant la pente pour atterrir et décoller, il développe une technique bien particulière, permettant de se poser même sur de très petits espaces. Il va alors la mettre à profil dans un nouveau but : aider les victimes d'accidents en montagne...



Au cours de ses années de service, il portera ainsi assistance à un grand nombre de gens, victimes d'avalanches ou de chutes, et qu'il fallait auparavant descendre à dos d'homme à travers la montagne !



C'est avec une extraordinaire simplicité qu'il raconte dans ce livre ses souvenirs. Les personnes (et les chamois !) qu'il a secouru, les gens qu'il a ravitaillé... Mais aussi et surtout, la beauté des montagnes et sa joie toujours renouvelée de les survoler.

C'est un vrai bonheur de lire ce vieux livre (il narre des faits vécus entre 1952 et 1959) et les aventures palpitantes de ce pilote d'avion et d'hélicoptère que fut Hermann Geiger dans les Alpes valaisannes. Loisir, travaux en altitude, ravitaillement de refuges, nourrissage de chamois et bien sûr secours en haute montagne, il a tout fait, même et surtout l'incroyable, l'impensable. Bravo et respect.

C'est un magnifique hommage à ceux qui aiment la montagne, aux alpinistes morts ou vivants. Les photos font rêver mais ne font pas oublier la dangerosité et l'imprévisibilité de cette forteresse.