Personne ne parvient à croire à l’élection de Trump. Même Bannon, qui avait claironné sur tous les médias qu’il était sûr de lui, n’en revient pas. C’est pourtant lui, alors que les sondages sortis des urnes ne donnent aucun élément clair, qui délivre l’électrochoc au milliardaire quelques heures avant le résultat définitif : « Écoute, on va gagner ce truc. Il faut le préparer. » Trump, réalisant l’énormité de ce qui vient de se passer, acquiesce, et répond à son stratège en chef : « Faisons-le. » Le, c’est le discours de victoire, que personne dans l’équipe n’avait songé à préparer. Steve Bannon s’enferme avec Stephen Miller, communicant et ami de la famille Trump. Quand Bannon officiait à Breitbart, Miller avait tout essayé pour établir une connexion avec lui, l’incitant à parler du Camp des saints de Jean Raspail et à réhabiliter le drapeau des Confédérés. Stephen Miller a grandi dans une famille juive démocrate, il est conservateur depuis son adolescence. Au lycée il écrit : « En général très peu d’élèves hispaniques, voire pas du tout, sont dans les meilleures classes, malgré le grand nombre d’élèves hispaniques qui fréquentent notre école. » Il est ensuite le porte-parole de plusieurs élus du Tea Party. Les deux hommes rédigent le discours de la victoire en insistant sur le « carnage américain ».