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Citation de enkidu_


En portant Trump au pouvoir suprême, Bannon est persuadé qu’il a accéléré le cycle menant au point de rupture.

Reste à trouver la bonne issue à la crise. Contre lequel de ses deux ennemis convenait-il de mener une guerre, l’islam ou la Chine ?

En 2016, Bannon n’en démord pas, l’Occident est en guerre contre l’islam. Installé à la Maison Blanche, le Muslim Ban pourrait signifier une déclaration de guerre à l’islam. Il y a d’ailleurs des manifestations dans tout le pays, un affrontement permettrait d’assainir la société, les condamnations sont presque unanimes. Presque, car plusieurs états musulmans protestent tièdement, voire soutiennent le projet. Et une guerre contre l’islam impliquerait l’envoi de troupes dont ni Trump ni Bannon ne veulent. En bon lecteur de Guénon, Bannon a conscience que l’islam est un ennemi « temporaire ». Plus qu’un ennemi, il est le jumeau maléfique de l’Occident, un contre-modèle qui doit inciter les chrétiens à retrouver et renforcer leur foi.

C’est donc la Chine qui deviendra le diable. Elle est accusée d’avoir volé l’argent et les emplois des Américains. Bannon a vécu plusieurs années en Chine. Jeune soldat, il passait ses permissions à sillonner l’Asie, mais Hong-Kong avait sa préférence. Il a dirigé des sociétés à Shanghai, collaboré avec des employés chinois. Il a passé sept ans de sa vie (2005-2012) entre Hong-Kong et Shanghai. « J’ai passé de nombreuses années en Chine et je connais très bien Wuhan, les Chinois sont de gros travailleurs et des personnes formidables », dit-il. Même s’il critique les banquiers de Wall Street qui d’après lui ont volé le gagne-pain de la classe ouvrière américaine en démantelant l’industrie, en délocalisant la production en Chine et en faisant appel à des sous-traitants, il a participé à ce système. Lui aussi a sous-traité des services à des travailleurs chinois sous-payés au lieu d’employer des salariés américains. Bannon a également ses entrées politiques à Pékin.

Steve Bannon, à partir du moment où il se focalise sur la Chine, répète que le « nous » ne peut être que blanc et occidental. Un « nous » qui comprend l’Amérique du Nord, l’Europe et la Russie. Comme Trump, Bannon s’oppose à ce que la Russie soit exclue du jeu européen, car celle-ci risquerait de se rapprocher de l’Asie. Si la Chine paraît être pour Bannon le concurrent économique désigné dès la campagne de 2016, son discours se durcit au point d’en faire un ennemi de civilisation à combattre. Il lie le sort de la Chine à une question de survie pour l’Amérique.
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