Le free jazz duquel s’inspire le Jazz libre émane en grande partie du nord-est des États-Unis : Chicago et New York. Ses ambassadeurs (Albert Ayler, Ornette Coleman, Cecil Taylor, Sunny Murray et Archie Shepp, pour ne nommer que ceux-là) adoptent, tout au long des années 1960, une posture combative en rejetant toute convention stylistique afin d’expérimenter avec la forme, l’instrumentation et les sons. Ayant éliminé la dictature du tempo et celle de la progression harmonique, ils déploient un langage musical novateur basé sur des improvisations collectives à l’intérieur desquelles tous, y compris les membres de la section rythmique, parviennent à s’affranchir
L’improvisation en musique nécessite une écoute active et une ouverture au dialogue, de la confiance, de la collaboration, une libre pensée, un sens de l’initiative, une capacité d’autocritique, un certain goût du risque et bien sûr un esprit créatif pour ce qui est de prendre des décisions sur-le-champ et d’envisager la suite
Le free jazz, surtout, recèle un potentiel mobilisateur énorme en raison de sa dimension expérimentale, sa démarche oppositionnelle et sa proximité avec les mouvements sociaux qui ébranlent les États-Unis durant les années 1960
l’improvisationpermet aux individus d’imaginer d’autres façons d’entrer en relation avec le monde pour ensuite faire face à leurs différences et se constituer en communauté
Le récit qui suit dirige par conséquent une lumière insistante sur le volet culturel du militantisme déployé au Québec pour « contester l’Empire »