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Citation de AuroraeLibri


Et nous sentons toute l'amertume de ce vœu désespéré : Tout passe, tout coule, tout s'effondre, il faudrait un point fixe, au-dessus de la vie, au-dessus de l'amour. » Une fois peut-être, M. Rod sembla avoir atteint, aux profondeurs même de cette conscience où cherchait avidement son regard, ce point fixe qui défierait enfin le doute et la douleur : « Nous nous sommes à nous-mêmes nos propres ennemis ; nos désirs, nos volontés, nos passions, sont des mirages qui ne nous attirent que pour nous décevoir ; notre seule sagesse, c'est de les abdiquer définitivement, dans une humble soumission au décret, d'où qu'il vienne, qui nous ordonne d'en dégager nos âmes, afin qu'elles soient toujours prêtes à recevoir la grâce ou la mort, à entrer libres et pures dans le néant ou dans l'éternité. » Mais il faudrait avoir la foi — ou ne pas aimer la vie. Et quand le philosophe qui est en M. Rod dégageait de ses belles études et de ses créations émouvantes l'austère leçon qui tombe des plus sublimes morales et des religions les plus pures, de Bouddah à Kant, à travers le stoïcisme et le christianisme, le romancier, qu'il est aussi et par-dessus tout, ne cessait pas de voir, sur notre pauvre petite terre, l'humanité éternellement en marche vers ces mirages, sur le chemin de l'amour et de la douleur...

Chapitre III. Les Romans de la Passion
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