Flavien Marchal

Le grand portail métallique s’ébranla dans un vacarme assourdissant. Claire pénétra dans l’allée bordée de tilleuls.
Celle-ci avait été ratissée de frais. Les traces laissées par l’Alfa-Roméo étaient bien visibles dans le rétroviseur alors que Claire regardait les portes se refermer sur elle.
Sur le seuil, Adrien lui-même était venu l’accueillir.
Mlle Trevor, je suis très heureux de vous compter parmi nous.
Tout le plaisir est pour moi grand ordonnateur. Il me tardait de vous rencontrer. Me voilà enfin ici.
Ce stage "découverte" devrait vous enchanter, j’en suis sûr.
Je n’en doute pas une seconde.
Adrien, c’est le nom qu’il s’était donné, José Suarez de son vrai nom, devait mesurer approximativement un mètre soixante-quinze. Il était mince, élégant, les cheveux courts de couleur châtain foncé, le sourcil épais et les yeux légèrement rapprochés d’une noirceur peu commune. Il devait-être âgé d’une trentaine d’années ou un peu plus. Son corps athlétique laissait présager d’une pratique intensive du sport. Claire songeait que s’il n’avait pas eu ce regard froid et distant, elle aurait presque pu le trouver beau. Les garanties financières de Claire avaient joué en sa faveur. Adrien fut convaincu au bout de quinze minutes d’entretien téléphonique. Trop facile, pensa-t-elle. Il avait bien hésité un peu à l’annonce de son nom mais s’était vite laissé envoûter par le charme de Claire. Après tout, même si son père avait travaillé pour lui, Trevor lui-même n’en savait rien.
Sophie va vous conduire à votre chambre, le dîner est servi à dix-neuf heures. J’ai pris la liberté de vous mettre à ma table, j’espère que cela vous convient.
C’est parfait. Merci.
A tout à l’heure donc.
Adrien regarda s’éloigner la jeune femme. Il avait rarement eu l’occasion de contempler une créature d’une telle beauté.