AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Nemesia


Les naufragés se rendirent sans tarder dans la forêt.
- Allez, au bouleau, dit Ravel qui en désigna un.
Mais Estaquefigue préféra s’attaquer au tronc d’un vieux cognassier.
- Aïe ! geignit l’arbre.
Estaquefigue fit un bond en arrière :
- Alors ça, s’étonna-t-il, un cognassier qui parle, ça m’en bouche un coing !
Le Massaliote se confondit en excuses, tandis que Roméos empoignait la hache pour abattre un hêtre. Mais le peuplier planté juste à côté le supplia :
- Je t’en conjure, n’y touche pas. C’est mon ami le plus cher. Un seul hêtre vous manque et tout est dépeuplié.
Roméos grommela :
- Que fait-on ? L’arbre est robuste, il ferait un bon radeau. Alors, hêtre ou pas hêtre ? Là est la question.
Juliettis intervint en faveur du hêtre. Les naufragés constatèrent bientôt que tous les arbres étaient habités par des nymphes des arbres, les dryades. Les cèdres leur affirmèrent qu’ils ne cèdreraient pas. Les saules pleurèrent, les trembles tremblèrent. Les ormes s’offusquèrent :
- Un orme à la mer ? Vous n’êtes pas sérieux !
De même, les noyers objectèrent qu’on n’avait jamais vu un noyé qui savait nager. Les tilleuls prétendirent souffrir du mal de mer, mais personne ne les crut, car c’est bien connu, tous les tilleuls mentent. Devant tant de réticences, un mélèze, euh… un malaise envahit nos bûcherons. Finalement, un baobab consentit à leur céder une de ses branches.
Commenter  J’apprécie          10









{* *}