Mais moi, je ne rêvais pas, tout se passait dans la réalité, dans le grand salon et dans ma chambre de La Frissonnière, plutôt en fin d'après-midi, comme si l'heure lointaine avait aussi quelque importance, et la nuit, le sommeil me ramenait vers des images que je crois anodines-je n'ai jamais chercher à les analyser-, je me cousais des robes dans de vieux rideaux qui soudain tombaient à mes pieds dans la rue, je courais dans la campagne aixoise sous un soleil de plomb, je tentais de brocher les pages d'un vieux livre sans y parvenir, je cherchais dans les librairies et les bibliothèques l'ouvrage que mon père n'avait jamais terminé, et, au moment où je croyais le saisir, je me réveillais. (p.91)