François Baret

Dans un premier temps, la castration de Nour plonge l'ensemble de la horde dans un état de frayeur extrême. Tout le monde craint pour la vie de Nour et de Mirha. L'agitation, ponctuée de gesticulations et de grognements de Fahr ne semble pas démontrer que sa colère ait été apaisée par sa terrible vengeance. Cependant au cours de la nuit, les bruits de coups, les gémissements et les halètements nous rassurent en partie: Fahr copule avec Mirha. Ceci est peut-être le signe d'un pardon. La brutalité de Fahr dans ses rapports avec les femmes n'est pas inhabituelle mais somme toute rare. La routine sexuelle du père est simple : il s'approche d'une femme choisie parmi celles qui ne sont pas enceintes et qui n'ont pas d'enfant au sein, soulève son pagne, la renifle et si l'odeur d’œstrus indique sans hésitation sa fécondabilité, il la pénètre sans plus de forme. Le coït est bref, juste quelques coups de rein et un gémissement. Parfois un spasme vaginal de la femme frustrée d'orgasme l'oblige à patienter avant de pouvoir s'éloigner. En général ceci le plonge dans une grande fureur et vaut à la femme une volée d'injures et de coups. Je me souviens de ma souffrance lorsque enfant, Fahr me chassait violemment de la couche de ma mère pour s'accoupler avec elle. De la voir, elle si douce, soumise aux coups de butoir de cet homme si brutal me révulsait