Notre société, disent les psychiatres – eux aussi débordés –, renvoie une image idéalisée et inaccessible de beauté, de réussite, de richesse et de puissance. Les gens qui ne correspondent pas à ces images, et qui n’ont par ailleurs aucune stabilité spirituelle ou affective, finissent par avoir peur. Ils vont voir des mages pour être rassurés...
Ils croient, ou sont prêts à croire, à n’importe quoi : les ondes ou les esprits frappeurs. Ils ont vu L'Exorciste à la télé, ils ont lu des livres... Le monde, avec ses gadgets et ses certitudes, ne leur suffit plus. Ils veulent du mystère, de l’occulte, de la magie. De l’inexplicable... Ils consultent les voyantes, s’inquiètent de leur avenir professionnel, leur vie conjugale bat de l’aile, ou bien leur confort matériel leur paraît insuffisant. Certains se rongent, noyés dans leur cauchemar et l’enfer du quotidien... Et les gens dits « normaux » ricanent...
Les Grecs, quant à eux, identifiaient le mal à Typhon, un dieu monstrueux, au corps recouvert d’écailles ou de vipères. Vaincu par Zeus, enfoui dans les profondeurs du Tatare, Typhon était le père du Sphinx, du Lion de Némée, de Cerbère, de l’Hydre de Lerne et de l’Aigle de Prométhée...
Selon le rituel de 1614, trois signes permettent de « discerner » l’action diabolique : le fait de parler une langue inconnue, de dévoiler des faits distants ou cachés, de faire preuve de forces qui dépassent les capacités naturelles...
Ainsi Satan propose à Jésus d’être tour à tour magicien, surhomme, dictateur. Les trois tentations symbolisent les épreuves que les hommes doivent vaincre : l’orgueil, le désir de posséder, la recherche du plaisir...