Ils descendirent à la cave en prenant bien soin de ne pas faire de bruit. Au fur et à mesure qu’ils descendaient, les chants devenaient de plus en plus audibles. Ils aperçurent un peu de lumière sous une porte d’où semblaient venir les chants. Les deux adolescents s’approchèrent silencieusement. La porte était legèrement entrebâillee. Ti-Geek jeta un coup d’oeil par l’ouverture pour voir ce qui se passait à l’intérieur. Ce qu’il vit lui glaça le sang.
Une douzaine de personnes se tenaient debout, formant un cercle. Elles portaient toutes une sorte de grande robe rouge et noir. Leurs têtes et leurs visages étaient caches par les capuchons de leurs tuniques. Elles semblaient réciter par coeur une sorte de liturgie dans une langue que ti-Geek ne comprenait pas. La pièce était éclairée par des centaines de chandelles disposées tout autour du cercle. C’était la seule source de lumière.
Un des personnages se tenait au centre du cercle comme s’il s’apprêtait à faire quelque chose de particulier. Une sorte de sac de jute était suspendu au plafond. Ti-Geek n’arrivait pas à voir ce qu’il contenait. Tout à coup, l’individu fit un grand geste et les autres arrêtèrent de chanter. Il prononça encore quelques paroles dans ce langage étrange. Puis, il brandit une sorte de gros poignard argenté et il tira sur un cordon. Le sac de jute tomba par terre.
C’est avec horreur que ti-Geek comprit ce qui se passait. Un petit chien était emprisonné dans le sac, les pattes arrière solidement attachées au plafond. La pauvre bête était consciente et se tortillait tant bien que mal. On entendait des petits gémissements qui étaient étouffes par une guenille avec laquelle on lui avait bourré la gueule. Ti-Geek remarqua une sorte de bassine métallique qui était par terre sous l’animal. On allait sacrifier ce petit chien en lui tranchant la gorge. Tout cela dans le cadre d’un rituel mysterieux. Le jeune homme était paralysé d’épouvante. Graziella, qui ne voyait rien de la scène, mit la main sur son epaule.
— Que vois-tu, lui demanda-t-elle.
— Foutons le camp d’ici, dit-il, terrorisé.
— Attends un peu, je veux voir moi aussi.
— On s’en va, je te dis. Maintenant!
— Oh! Mais, tu as bien regardé toi, dit-elle en
cherchant à s’imposer.