Les Russes sont des romanciers-nés. Ce qui les sert encore, ici, c'est je ne sais quelle impudeur dans l'aveu qui leur est particulière. Chez nous, la confidence est chose précautionneuse, la confession, chose secrète, rituelle. En Russie, la pratique de l'une et de l'autre est générale et publique. Chacun se raconte, s'accuse et se repent devant n'importe qui, n'importe où, en chemin de fer, au restaurant, à l'étuve. Le Russe met son orgueil, non pas à se grandir, mais à se rabaisser, car il montre ainsi qu'il connaît toutes les faiblesses de l'humanité, c'est elle qu'il plaint en sa personne. Et, de plus, pour lui, avouer ses torts équivaut à les effacer.
Ceci est un extrait d'un essai écrit en 1925 sur l'âme slave, à lire sur le site :
https://www.bmlisieux.com/curiosa/porche01.htm