François Tavera

Enfin, sur Babelio, éclate un scandale !

Car voilà, retrouvée "L'ogive du monde", l'objet du délit !

Il se terrait, au fond d'une caisse poussiéreuse, caché sous d'autres ouvrages aux titres prometteurs et qui, eux, étaient innocents de toute forfaiture.

L'affaire est d'importance !

Elle est dénoncée, en 1960, par Jacques Bergier et Gérard Klein, dans les 74 et 75ème numéros de la revue "Fiction".

"L'ogive du monde", écrite en 1959, ne serait qu'un plagiat de "S'il n'en reste qu'un", écrit, en 1946, par Jean Merrien sous le pseudonyme de Christophe Paulin.

Et, plus grave encore, ces deux ouvrages ne seraient que pâles copies du "Nuage pourpre", écrit en 1901, par Matthew Phipps Shiel ! ...

Le lundi est une journée indécise.

S'il n'est plus tout à fait un dimanche, il se conçoit pourtant difficilement comme un véritable jour de travail.

Ce lundi matin, un 16 juin, lorsque l'homme s'éveilla, aucun bruit ne montait de la cour.

La rue de l'Alma était silencieuse.

Paris était immobile.

Le monde ne semblait plus peuplé que d'un seul homme vivant et d'une multitude de cadavres ...

"L'ogive du monde" est un roman français de science-fiction apocalyptique.

On y entre avec envie.

Il est bien écrit, bien mené, et, dès les premières lignes, le lecteur est happé dans ce monde pétrifié et déserté où, laissant sa place aux animaux et aux végétaux, l'homme a presque disparu.

Les deux auteurs, Mattéo et François Tavera, décrivent habilement les préoccupations du "dernier homme", en y mêlant une fine analyse de ses peurs, de ses sentiments et de sa détermination.

Mais "L'ogive du monde" est aussi et surtout un livre d'action.

Son rythme constant le rend très prenant.

C'est un bon livre de science-fiction.

La fin de cette histoire est sans pareille !

Tout au plus, peut-on lui reprocher le petit air mystique qu'elle se donne.

Comme moi, vous croirez comprendre.

Comme moi, vous douterez.

Et le livre se fermera sans que vous sachiez.

L'on ne découvre rien des vraies raisons de cette aventure.

"L'ogive du monde" n'est pas une pâle copie de "S'il n'en reste qu'un" et du "Nuage pourpre".

Il est une autre façade d'un même récit.

Peut-être, la plus agréable et la plus moderne ...