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Citation de Presence


Quelle joie de vous rencontrer ! Je crois que pour la commodité de nos rapports, nous nous en tiendrons au prénom d’Isablle. N’est-ce pas Herr Auberst ? Marie-Ange vous a dit que nous nous intéressions à vous ou du moins à l’étrange expérience que vous avez vécue. Mais pour que vous sachiez ce à quoi vous avez été mêlée, effectuons un bond dans le temps. Depuis plusieurs décennies, le bon docteur Markus travaillait comme chercheur au sein de l’hôpital universitaire Saint-Jean. Relégué d’étage en étage, il s’était retrouvé à la morgue et avait fini par squatter plusieurs locaux désaffectés qui lui étaient contigus. Markus faisait partie du folklore de l’hôpital. Tout le monde le connaissait sans le connaître, et personne ne savait plus vraiment sur quoi il travaillait. Une chose était certaine, c’était lui le plus gros consommateur d’animaux de laboratoire de la maison. Un jour, il y a dix ans, après un dîner semestriel d’anciens, Markus conta à un très vieil ami, sa dernière expérience, le transfert de cerveaux de fourmi. Cet ami, le dirigeant du groupe que je représente, le félicita même, et lui donna quelques deniers pour qu’il poursuive ses si passionnantes recherches. N’ayant pas perçu, l’ironie de son interlocuteur, Markus se mit à travailler de plus belle. Et quelques années plus tard, il recommença son expérience avec deux souris, deux cobayes, deux chats, deux veaux, toutes réussirent. Prévenu, son vieil ami devint soudain beaucoup plus intéressé et me chargea d’offrir des fonds illimités à Markus pour qu’il tente d’étudier si la chose était possible avec des êtres humains. Markus, qui ne s’était jamais beaucoup inquiété d’éthique, accepta avec joie. Les animaux de l’hôpital poussèrent un Ouf de soulagement. À présent, c’était la morgue qui lui fournissait sa matière première. Durant cinq ans, il poursuivit ses expériences sur des cadavres, et mêmes sur quelques spécimens bien vivants, fournis par nos soins… Sans succès. Comme Markus n’arrivait pas à transplanter un cerveau d’homme dans la boîte crânienne d’un autre homme, il imagina que la chose serait peut-être possible si le récipiendaire était une femme. C’était son dernier espoir. Le groupe qui estimait avoir assez investi dans ce projet menaçait de lui couper les vivres. Il obtint un ultime sursis. L’occasion se présenta un soir où on lui amena quasi simultanément les cadavres d’une jeune femme, Isabelle de Blaigny, et d’un homme, Antoine Auberst.
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