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Citation de Paroledunelivrophage


— Bonjour, dis-je prudemment, ne sachant pas sur quel pied danser.

Un air mauvais plaqué sur le visage, la nouvelle arrivante me fusilla du regard, la mâchoire serrée.

— Ma petite-fille a disparu et tu me souhaites le bonjour ? pesta-t-elle.

Mes yeux s’écarquillèrent. Gênée, je cherchai instinctivement le contact visuel de mon homme, qui tenta de me sourire. Ça ressemblait plus à une grimace incertaine qu’à un sourire, pas vraiment rassurant. Heureusement, je ne me laissais pas impressionner facilement par les vieillards ronchons, j’étais immunisée avec Al.

— Étant donné que c’est une formule de politesse de base, je pensais que c’était de circonstance, rétorquai-je, je cherchais juste à faire la conversation.

— Eh bien tu devrais t’en abstenir, je n’ai jamais aimé les formules de politesse, surtout lorsqu’elles sont inutiles et inappropriées.

D’accord. C’était bien parti avec la belle-famille.

— Où tu l’as encore trouvée celle-là ? reprit-elle à l’intention de son petit-fils. Sur un trottoir ?

Je pouffai alors que le highlander poussait un grognement agacé. Visiblement, elle n’avait pas l’intention de masquer son hostilité.

— Techniquement, non, objectai-je, c’est dans un bar qu’il m’a trouvée.

La femme poussa une exclamation outrée.

— Oh, Nikolas ! Est-ce une prostituée ?

Je levai les yeux au ciel, mon compagnon montra les crocs.

— Surveille tes paroles grand-mère, gronda-t-il.

— Non Nikolas, gloussai-je, laisse-la dire. Entre nous, je me penchai vers elle et baissai d’un ton pour terminer ma phrase, je prends 300 dollars minute.

Je ponctuai ma phrase d’un petit clin d’œil moqueur, mais ma blague ne sembla pas l’amuser outre mesure ; elle releva le menton, outrée. On allait se marrer.

De retour dans le jet, qui cette fois, devait nous amener à l’aéroport South Padre Island International de Brownsville, je tentai de regagner ma place à côté de mon compagnon, mais la vieille femme m’en empêcha. Elle s’installa sur mon siège et posa son sac à ses pieds, avant de tapoter la place à ses côtés.

— Allez viens mon petit, dit-elle au rouquin, j’ai hâte de savoir comment tu vas.

Nick serra les dents, irrité.

— Grand-mère, tenta-t-il, c’est la place de Poppy.

— Tu ne veux pas de moi à tes côtés ? demanda-t-elle, vexée.

De toute évidence, elle savait y faire avec les sentiments…

Ayant mal au crâne et n’étant pas décidée à batailler pour un fauteuil, je posai une main sur le bras du loup-garou et agitai l’autre en l’air comme pour signifier à Nick que ce n’était pas grave. Il perdait patience, l’agitation inutile était bien la dernière des choses dont nous avions besoin.

— Laisse tomber, Red, reste calme, respire un bon coup et ne te laisse pas déstabiliser, grinçai-je en reprenant ses mots. Je serai à quelques sièges derrière.

Pour l’apaiser, je passai une main dans son cou et me hissai sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Il posa l’une de ses paumes sur ma hanche et agrippa mes cheveux de l’autre, entraînant ma tête en arrière pour approfondir notre étreinte. La colère le faisait bouillir de l’intérieur, je sentais sa chaleur à travers ses vêtements, il était brûlant.

— Je suis désolé, murmura-t-il contre ma bouche.

Je secouai la tête.

— Ne le sois pas, ta grand-mère à besoin de toi, d’être rassurée au sujet de Judy. Je crois que derrière sa carapace de peau de vache, elle a peur aussi.

— Tu sais ce qu’elle te dit la peau de vache ? maugréa la femme, qui avait tout entendu.

— J’en ai une petite idée, ouais, marmonnai-je.
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