Galan Dorgia

Que ce soit pour hier ou pour aujourd'hui, ma définition de l'érotisme se résume à une femme qui danse, qui vit sa musique. C'est d'abord un rythme léger qui berce son corps. Sa tête se balance timidement de la gauche vers la droite. Ses jambes se mettent en mouvement. L'onde musicale la parcourt lentement. Elle ferme les yeux et oublie le monde qui l'entoure. La mélodie poursuit son chemin comme mon regard sur ce qu'elle dégage. Les sons évoluent, il y en a de plus en plus, loin d'être un vulgaire brouhaha, ils sont une séduction lente et torride. L'obscurité des lieux rappelle la nuit et ses secrets. Près d'elle, je ferme à mon tour les yeux. Mes mains se posent délicatement sur sa nuque puis descendent sur ses épaules, effleurent ses bras, tentent de suivre les mouvements de sa taille. Son déhanchement s'intensifie. La musique électrise son corps, transporte son esprit. Mon nez respire son cou. A cet endroit, mes lèvres gouttent sa sueur salée. Il fait chaud. L'air est étouffant. La musique est forte et soulève nos poitrines. Elle vit les yeux fermés les vibrations qui la traversent. Ses mains battent l'air, elles suivent le rythme ou essayent d'unir son corps à l'esprit de la nuit, de ne faire qu'un avec la musique. Le son est de plus en plus fort. Elle s'oublie totalement et se laisse transporter, parcourir, transcender. Que je sois proche ou loin d'elle, elle et moi ne faisons qu'un. Que je l'épouse du regard ou l'embrase de ma bouche, elle et moi ne faisons qu'un. J'aime la voir, la ressentir prendre son pied. Détachée du monde, elle n'est plus qu'une onde sensuelle, l'incarnation de l'érotisme.