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Citation de Apoapo


1. « […] le système actif, c'est-à-dire celui qui rend compte du vécu de la parentalité, c'est le système symbolique de représentation. Et, dans tous les cas, il existe un écran idéologique qui se superpose à la réalité physiologique (que celle-ci soit connue ou non).
Il est […] essentiel de voir que la connaissance – ici, la connaissance biologique et médicale – est toujours "utilisée" par une culture en fonction des objectifs idéologiques (inconscients et conscients à la fois) qui sont les siens. C'est ainsi que notre société s'est servie de ses connaissances scientifiques en matière de physiologie de la reproduction humaine pour faire de la "fabrication" d'un enfant une affaire exclusivement maternelle et féminine, excluant le père d'un bout à l'autre du processus.
[…] Cette optique […] consiste en effet à privilégier – quelquefois de façon paroxystique – le moment de la fécondation, moment unique où apparaît un père-géniteur qui disparaît aussitôt après, pour ne refaire surface qu'à l'âge où son enfant (et encore, s'il s'agit d'un garçon : dans le meilleur des cas, pourrait-on dire...) apprendra – selon les époques – les arts martiaux, le football, ou ira à l'école !
L'idéologie implicite dans le discours occidental sur la conception, la naissance, la puériculture privilégie […] grossesse, accouchement, allaitement, relations mère-enfant dans les premières années – c'est-à-dire des moments qu'elle qualifie de "naturellement" féminins. Or, tant les données ethnologiques que le matériel clinique que nous exposerons plus loin nous semblent confirmer qu'il y a là ce que l'on peut appeler un déni de la paternité dans la culture occidentale contemporaine. » (pp. 43-44)
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