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Critiques de George Trombert (2)
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Un crime au Palais d'Hiver

George Trombert (1874-1949) fut tout d’abord un sportif de haut niveau.



C’est en escrime (Fleuret, épée, sabre) qu’il remporta, en 1920, 3 médailles par équipe aux Jeux olympiques d’Anvers en 1920 (deux d’argent et une de bronze).



Mais George Trombert rendit également des services à la France pendant la Première Guerre mondiale, du moins, suffisamment pour être élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1923.



Enfin, et c’est ce qui m’intéresse le plus, George Trombert fut également écrivain.



Sous son nom ou divers pseudonymes (Marcel Darache, George Sanzès, Rosita d’Ainay, René Morny, Michèle Rivière), il écrivit des fascicules à l’eau de rose ou des romans policiers ou d’espionnage…



« Un crime au Palais d’Hiver » est un court roman policier publié en 1935 dans la collection « À ne pas lire la nuit » chez Les Éditions de France…



Alors que Ranch, jeune pugiliste, fils d’un riche américain, se lève de son tabouret pour entamer le second round de son combat au Palais d’Hiver, face à un champion d’Europe de Boxe, celui-ci s’écroule brutalement.



Cet amateur qui, pourtant, avait largement dominé son adversaire n’avait alors aucune raison de faire un malaise et, pour cause, c’est d’une balle dans le cœur qui l’a fait flancher.



Pourtant, personne, dans cette salle bondée à craquer, n’a vu ni entendu quoi que ce soit…



Qui et, surtout, comment cet homme a-t-il été ainsi abattu sous les yeux de tous ?...



C’est ce que vont chercher à découvrir le Préfet de police Labaume, le juge d’instruction Duchamp et le substitut Vernet, en menant chacun son enquête de son côté, qui par esprit professionnel, qui par amitié, qui par amour…



Voilà donc un court roman policier (33 600 mots) qui base son intrigue sur un crime en chambre close, mais une grande chambre avec beaucoup de monde dedans puisqu’il ne s’agit pas moins du Palais d’Hiver.



Un meurtre mystérieux pour lequel la justice cherchera d’abord à savoir comment la victime a été tuée, puis de quelle manière le crime a été organisé pour être aussi discret et, enfin, qui a commis ou commandité le meurtre.



Il faut reconnaître à George Trombert le talent d’avoir mis en place une intrigue intéressante, pas dénuée d’intérêt même si elle se base sur des éléments devenus désormais archaïque et que l’on peut se demander la raison de l’organisation d’un crime aussi complexe et spectaculaire quand il aurait été plus simple de tuer la personne à un autre endroit et d’une manière plus conventionnelle.



La bonne idée du roman réside également dans le fait de proposer une large galerie de personnages tant du côté des suspects que des enquêteurs.



Effectivement, d’une part, le lecteur fait connaissance avec le Préfet de Police, le substitut et le juge d’instruction et l’étudiant russe Meskoutine.



Le premier, parce que le meurtre est médiatique du fait des circonstances dans lesquelles il s’est déroulé.



Le deuxième, parce que l’ambassadeur américain a promis une forte somme en récompense de la découverte de l’identité du meurtrier, et que le juge d’instruction, connaissant l’ambassadeur, tient là une démarche à la fois politique et amicale.



Le troisième, parce qu’il s’éprend d’une des protagonistes de l’histoire, la fille adoptive de l’ambassadeur.



Et le dernier, tout d’abord pour l’aspect intellectuel de résoudre une telle énigme, puis par appât du gain pour la prime promise.



Certes, des quatre, l’enquête sera principalement menée par le Préfet et même plutôt par ses hommes (et femme) bien aidés en cela par l’analyse de l’étudiant russe.



De l’autre côté de la barrière, on retrouve des personnages plus classiques avec les enfants de l’ambassadeur d’un côté, la femme dont la victime était amoureux et son cousin de l’autre.



Dans les deux cas, les femmes sont jeunes et belles et les hommes sont jeunes et beaux. On ne trouvera donc aucune originalité parmi eux.



En plus de l’intrigue pas inintéressante, George Trombert fait preuve d’une plume agréable et d’une certaine maîtrise de la narration.



On regrettera seulement une résolution beaucoup trop abrupte, trop rapide, à cause d’élision de certaines scènes qui aurait permis aux lecteurs de suivre l’enquête de bout en bout.



Ce choix se comprendrait dans un format fasciculaire puisqu’il implique une forte concision, mais elle est un mystère dans le format « livre » de la collection « À ne pas lire la nuit » qui peut aisément contenir 30 % de texte supplémentaire. Et ça l’est d’autant plus que l’auteur, pendant tout le reste du récit, prend son temps conter son histoire.



Au final, un bon roman policier des années 1930 qui ne pêche que par la brutalité de la résolution de l’enquête.
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Sous la griffe de la mort

Tous les chemins mènent à Rome et tous les métiers peuvent mener à celui d’écrivain.



S’il existe des passerelles évidentes comme celles de journaliste-écrivain ou policier-écrivain (de romans policiers) il en est d’autres, plus étonnantes.



Il est un homme qui, jadis, employa l’une des plus surprenantes : escrimeur-écrivain.



Il s’agit de George Trombert, un escrimeur né en 1874 à Genève (Suisse) et mort en 1949 à Lyon (France).



Dans son sport, il est triple médaillé (2 en argent et une en bronze) aux Jeux olympiques de 1920 à Anvers.



En parallèle, il est honoré de la Légion d’honneur en 1923 pour ses services lors de la Première Guerre mondiale…



À partir de 1930, il semble se lancer dans la carrière d’écrivain puisque plusieurs de ses romans sont publiés, dès lors, dans la collection « À ne pas lire la nuit » des éditions chez Les Éditions de France.



Romans policiers ou d’espionnage, George Trombert n’hésite pas à placer ses intrigues dans le milieu du sport (cyclisme, boxe)…



« Sous la griffe de la mort » est un roman d’espionnage et d’aventures publié en 1936 dans la collection « À ne pas lire la nuit ».



Georges Dalbens est un jeune secrétaire d’ambassade en place à Genève.



Il est convoqué par le Président du Conseil après avoir boxé un diplomate étranger qui ennuyait une jeune femme.



S’imaginant déjà sans emploi, il est surpris quand il se voit confier une mission délicate et dangereuse : protéger pendant 7 jours un document dont la paix de l’Europe dépend et le remettre, à Genève, au Président, juste avant une importante déclaration.



Dalbens obtient alors carte blanche et décide de proposer à son ami Edward Kinley, un aventurier américain fils d’un très riche magnat de l’information, de l’accompagner dans son aventure…



Les deux hommes vont alors devoir, durant toute une semaine, se défendre contre les espions de différents pays qui convoitent le document et sont prêts à tout pour l’obtenir.



George Trombert livre donc ici un récit d’espionnage et d’aventures mettant en jeu la Paix de l’Europe.



Probablement est-il inspiré du contexte de son époque. Le roman a été publié en 1936. Hitler, devenu Chancelier en 1933. Depuis, il s’est rapproché de Mussolini et a débuté le réarmement de la Rhénanie.



Bref, l’histoire évoque la paix mondiale, un traité de paix européen, des pays dissidents cherchant à faire des coalitions…



Mais, finalement, tout cela n’est prétexte qu’à une grande aventure mettant en scène Georges Dalbens et Edward Kinley. Une aventure mêlant trahisons, espionnages, double jeu, fuites en avion, bateau, train, etc.



Le tout est raconté à la première personne du présent par le héros narrateur Georges Dalbert.



Le procédé de la narration à la première personne, surtout au présent, s’il n’est pas nouveau, n’est pas celui préféré des auteurs de cette époque.



Aussi, la lecture prend-elle un tournant intéressant dès les premières lignes.



Effectivement, le choix narratif plonge immédiatement son héros et le lecteur dans l’aventure, et rythme l’ensemble pour qu’il ne souffre pas de temps morts.



De plus, ce procédé permet à l’auteur d’excuser l’éventuelle platitude de sa plume (ce qui n’est pas le cas) et son inexpérience littéraire.



D’ailleurs, George Trombert, par le biais de son personnage, ne se cache pas de cela en lui faisant dire, au moment de raconter un événement qu’il n’a pas vécu et qu’on lui a relaté :



« Force m’est donc de renoncer pour un peu de temps à parler, comme on dit, à la première personne. J’avais adopté cette manière pour donner à ma narration une continuité susceptible – à défaut de talent littéraire – de soutenir l’intérêt du lecteur. Je compte bien y revenir dans la suite si les événements auxquels je suis mêlé le permettent. »



Et l’ensemble a bien besoin de rythme étant donné que, si on analyse l’intrigue, celle-ci est réduite à sa portion congrue tant elle ne tient que sur une ligne… de fuite.



Il doit protéger un document secret… on essaye de lui voler… il doit résister au péril de sa vie…



Mais, peu importe, car la lecture est agréable, grâce à ladite narration, mais également au personnage secondaire qu’est l’aviateur Edward Kinley, un personnage à la fois courageux, intelligent, pince-sans-rire, énigmatique, pragmatique et agaçant…



Et, comme c’est également le véritable héros de l’histoire, Georges Dalbens se fait voler par deux fois la vedette, mais, après tout, il sera tout de même le grand gagnant de l’aventure.



Pour le reste, on peut regretter une certaine naïveté dans le développement de l’histoire de l’auteur, mais qui est aussi due à la naïveté de Dalbens, et quelques facilités qui se sont pas si dérangeantes que cela.



Au final, un récit d’espionnage, mais surtout d’aventures qui, à partir d’un sujet sérieux (et qui le deviendra encore plus dans la réalité) propose une lecture agréable, légère, parfois drôle et sans temps mort. C’est déjà pas mal.
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