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Citation de collectifpolar


Mon père, y rentrait comme ça chez nous. C’était un drôle. Le jour que la paye tombait, ça se passait très bien. Y touchait son fric, y bossait toute la journée et rentrait le soir, y donnait l’argent à ma mère et y sortaient tous les deux, ils allaient faire des courses. Après, y rentraient, y regardaient la télé et peut-être qu’y buvait deux bières. Deux bières maximum. Plein de fois, tu descendais le matin, et le verre était là, sur la table près de son fauteuil, rempli de bière éventée. J’me souviens, j’y ai goûté, la première fois que j’y ai goûté, j’me suis dit : bon Dieu, comment quelqu’un peut boire un truc qu’a un goût pareil ? Et il allait au boulot. Mais des fois, y avait pas d’embauche sur les quais. Plein de fois. Et la plupart de ces fois-là, y rentrait et y lisait, ou y faisait autre chose. Y parlait jamais beaucoup. Mais des fois, y avait rien, tu vois, tu le savais pas, y rentrait pas, pas toutes les fois mais des fois. Et lui, toujours, y savait, y savait quand il allait le faire. Parce que quand y rentrait pas, quand il était en retard, ma mère commençait à s’inquiéter, et elle arrêtait pas de marcher de long en large, et quand il était pas là, elle disait des Ave Maria et tout, quand il était pas là à sept heures et demie, elle allait au placard. C’était là qu’y rangeaient l’argent qu’y dépensaient pas en courses. Dans un pot de beurre de cacahuètes. Et si mon père était pas là, le pot était toujours vide. Toujours. Et y restait au moins trois jours sans rentrer, et quand y rentrait, il était toujours comme ça. Y se cassait toujours la figure.
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