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Citation de Henri-l-oiseleur


I wake and feel the fell of dark, not day.
What hours, O what black hours we have spent
This night ! what sights you, heart, saw ; ways you went !
And more must, in yet longer light's delay.
With witness I speak this. But where I say
Hours I mean years, mean life. And my lament
Is cries countless, cries like dead letters sent
To dearest him that lives alas! away.

I am gall, I am heartburn. God's most deep decree
Bitter would have me taste : my taste was me ;
Bones built in me, flesh filled, blood brimmed the curse.
Selfyeast of spirit a dull dough sours. I see
The lost are like this, and their scourge to be
As I am mine, their sweating selves ; but worse.

Traduction de Pierre Leyris.
Réveil : je sens le chu du noir, non pas le jour.
Quelles heures, déjà, ô quelles noires heures
De nuit ! Mon coeur, quelles visions ! Par quelles voies !
Et quelles à subir tant que tarde encor l'aube !
J'ai témoin pour ce que j'avance. Or, quand je dis
Heures, j'entends années, j'entends vie. Et ma plainte
Est cris sans nombre, cris lancés comme des plis
Perdus vers le très cher qui vit las ! hors d'atteinte.

Je suis fiel, aigreur. Dieu, selon sa loi profonde,
M'a fait goûter l'amer : mon goût propre : os, chair, sang
Ont charpenté, rempli, comblé le maléfice.
Self-levain de l'esprit, sûrit une pâte aigre.
C'est le lot des damnés, et leur fléau doit être
Comme je suis le mien, leur moi suant ; mais pire.

Traduction de Bruno Gaurier.
Dès l'éveil je ressens la tombée de la nuit, non le jour.
Ces heures, O quelles heures noires aurons-nous endurées
Cette nuit ! quelles visions mon âme ; quels chemins sous tes pas !
Plus encore à venir, et plus longues qu'attente du jour.
J'en témoigne j'en parle. Mais où je compte en
Heures, je dirais en années, tout à longueur de vie. Et ma plainte
N'est que clameurs sans fin, clameurs lancées en lettres mortes
Vers lui que j'aime il vit hélas ! au loin.

Tout m'est rancoeur, l'âme me brûle. Dieu par décret intime
M'a fait goûter l'amer : ce goût était tout moi ;
Mes os ont engoncé, ma chair m'a gavé, mon sang m'a débordé de malfaisance.
Levain-au-coeur lève une lourde pâte rance. J'y vois
Le sort des fils perdus, leur châtiment sera
Comme le mien je suis, leur être en suintera ; en pire.

Une autre encore :
Eveillé, je vis la nuit brute, non l'aube.
Quelles heures, O quelles noires heures subies
Cette nuit ! Mon coeur, quelles visions vues, détours suivis !
Avant d'autres encore, le jour encore tardant.
Je parle avec témoin. Mais quand je dis
Des heures, ce sont des ans, ma vie. Et ma plainte
Multiplie ses cris, cris comme lettres en pure perte
A lui, l'ami aimé, qui vit hélas ! ailleurs.
Je suis fiel, brûlure d'âme. le décret de Dieu, si profond,
A voulu pour moi ce goût amer ; ce goût était moi :
Mes os bâtis, ma chair emplie, mon sang gorgé d'opprobre.
Le propre-levain d'esprit une pâte lourde aigrit. Je vois
Que les damnés sont tels, et leur enfer d'être,
Comme je suis le mien, leur être suant ; mais pire.
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