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Citation de Cath36


Ces pas étaient si étranges qu'il était difficile de juger s'ils appartenaient à l'ordre normal des choses. Du bout des doigts, le Père Brown suivait leur rythme, sur le rebord de la table, comme quelqu'un qui essaierait de reproduire une mélodie au piano.
D'abord venait une série précipitée de petits pas rapides, tels ceux d'un léger marcheur engagé dans une course au pas. Puis ils s'arrêtaient net, pour faire place à une marche lente et cadencée qui occupait le même intervalle de temps, mais comptait quatre fois moins de pas. A l'instant même où le bruit de la dernière enjambée s'éteignait dans le corridor, les pieds rapides et légers reprenaient leur course, pour faire bientôt place aux chocs sourds causés par les grands pas. Ces bruits de pas provenaient certainement d'une même paire de bottes, d'abord parce que (comme nous l'avons vu) il n'y avait pas d'autres bottes dans le couloir, ensuite parce qu'elles produisaient le même craquement. Le Père Brown avait l'esprit trop actif pour ne pas chercher la solution d'une telle énigme, mais cette fois son cerveau faillit éclater. Il avait vu des gens courir pour mieux sauter. Il en avait vu d'autres courir pour mieux glisser. Mais dans quel but pourrait-on courir pour marcher ? Ou bien encore, dans quel but marcherait-on pour courir ? Et comment décrire autrement les entrechats auxquels se livrait cette paire de jambes invisibles ?...le cerveau du prêtre s'emplissait des mêmes ténèbres que la pièce dans laquelle il se trouvait.
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