Mourir de la malaria ou de la tuberculose c’est une chose, mais le choléra, la maladie du XIXe siècle la plus crainte et la plus controversée, n’a jamais été auréolée de mélancolie (Keats), ni n’a sanctifié la souffrance de l’âme soumise aux tourments de la fièvre (Byron). Le choléra est bien trop déshumanisant. En quelques minutes, il transforme une personne marchant et parlant normalement en véritable écluse. Les agents microbiens envahissent le corps, le submergent et le vident de tous les fluides vitaux avant de l’abandonner au milieu de ses propres déjections.