AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de setoc


Gilles Côtes
Fabi posa ses truites sur la rive entre deux pierres. Les doigts maculés de sang, elle tira le couteau de son étui. Elle prit le plus gros poisson d’une main ferme, ventre vers le haut. Sans hésiter, elle l’éventra de l’anus jusqu’aux ouïes. La femelle était remplie d’œufs. Elle planta son poignard dans la terre et, de ses doigts recourbés, arracha les entrailles. Elle projeta l’amas d’organes dans le lac. La loutre s’en régalerait. Puis elle gratta de son ongle tout le long de la colonne vertébrale en lavant la truite à l’eau claire. Elle fit de même pour les trois autres poissons. Elle réserverait celle avec le ventre rouge et rose pour Marie-Jeanne, notre mère. Nous prendrions les deux d’égale grosseur et la plus costaude irait à notre père, Aristide, qui avait déjà entamé sa dure journée de travail.
Ma sœur se rinça les mains et enfonça ses doigts dans le lit de petites roches arrondies. Elle les fit miroiter sous la lueur du jour. Ses perles de lac. Elle ne se lassait jamais de les regarder, de les caresser, de les déplacer. Comme le Wayagamac le faisait patiemment, jour après jour, depuis la nuit des temps.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}