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Citation de Partemps


Tous quatre estiment qu’il faut croiser plusieurs facteurs pour comprendre pourquoi telle forme s’est imposée à tel moment de l’évolution littéraire. Ils récusent au
moins implicitement toute vision téléologique de l’évolution stylistique, tout mouvement orienté comparable, par
exemple, à certaines évolutions observables dans l’histoire
des langues. Tous quatre donnent privilège aux facteurs
historiques externes à la littérature pour expliquer l’advenue des pratiques nouvelles. Mais ils s’entendent aussi sur
un autre point : c’est que l’usure des formes relève d’une
sorte d’automaticité, qui n’appelle pas le déploiement
d’hypothèses complexes ou hasardeuses; il s’agit cette fois
d’un mécanisme interne : il est dans la nature même des
formes de s’user. Aussi glissent-ils si volontiers sur ce premier mécanisme, qu’ils ne mentionnent qu’au passage et
qu’ils articulent au second par une loi de «substitution» :
les formes neuves remplacent les formes usées. Cette
mécanique du remplacement de l’ancien par le nouveau
n’est cependant parfois qu’une illusion. Ce n’est pas parce
qu’une forme recule et qu’une autre émerge sur la même
position dans le système qu’il y a pour autant substitution de la seconde à la première. Une chose n’en est pas
moins sûre : en régime esthétique, les formes langagières
finissent toujours par se banaliser et par perdre de leur
rendement expressif. C’est déjà un point de départ.
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