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Citation de Partemps


On l’a dit, longtemps ce type de questionnement fut
réservé à l’étude des genres littéraires. Une formulation
caricaturale est demeurée célèbre, selon laquelle ceux-ci
auraient «une existence comparable à la vôtre ou à la
mienne, avec un commencement, un milieu et une fin11 ».
Comme Ferdinand Brunetière, les formalistes russes des
années 1920 se sont principalement intéressés aux étapes
que suit l’évolution des formes textuelles ou génériques
comme le récit ou le roman, ou semi-génériques comme
le vers. Mais ils nous ont aussi fourni une base pour l’analyse de l’usure stylistique, et l’on trouve d’intéressantes
propositions chez Victor Chklovski, mais surtout, dans
son sillage et à nouveau, chez Iouri Tynianov : «l’usure
d’un élément littéraire», nous dit-il, n’implique pas nécessairement sa disparition : «seule sa fonction change, [elle]
devient auxiliaire»12. C’est ce que Tynianov appelait,
selon la traduction de Tzvetan Todorov, un fait d’« automatisation», c’est-à-dire de banalisation, de clichéisation,
pourrait-on dire, et qu’il compare à la désémantisation de
la métaphore dans la catachrèse. Ainsi pourrait-on dire
qu’il y a littérarisation, lorsqu’une option rédactionnelle
se routinise, perdant peu à peu la saillance stylistique et
la puissance expressive que lui conférait sa nouveauté. Or,
une telle perte est d’autant plus sensible que la modernité fait précisément de la nouveauté, de l’originalité, de
la singularité la base première d’attribution de la valeur
esthétique.
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