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Citation de MegGomar


Le passage à l’écriture se fit naturellement. Sur des cahiers à carreaux à la
mexicaine, je rédigeais des histoires dans lesquelles les protagonistes
étaient mes camarades de classe, que je faisais errer à travers de lointains
pays où ils subissaient toutes sortes de calamités. Ces récits me
fournissaient une occasion de vengeance dont je ne me serais privée sous
aucun prétexte. La maîtresse ne tarda pas à s’en rendre compte et, mue par
une solidarité étrange, elle décida d’organiser une sorte de réunion littéraire afin que je puisse m’exprimer. Je n’ai accepté de lire en public qu’après m’être assurée qu’un adulte resterait à mes côtés jusqu’à ce que mes parents viennent me chercher. J’imaginais que mes camarades seraient sans doute nombreux à vouloir me régler mon compte à la sortie de l’école. Mais les choses ne se passèrent pas comme je m’y attendais : alors que je terminais la lecture d’un récit où six petits camarades mouraient tragiquement en essayant de s’échapper d’une pyramide égyptienne, les enfants de ma classe applaudirent, exaltés. Ceux qui avaient joué un rôle dans l’histoire s’approchèrent de moi, satisfaits, pour me féliciter, et les autres me supplièrent de leur accorder une place dans la prochaine nouvelle. C’est ainsi que j’acquis peu à peu une place particulière au sein de l’école. Je n’avais pas cessé d’être marginale, mais cette marginalité n’était plus oppressive.
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