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Citation de MegGomar


De tous les recoins de cet espace, mon préféré était un arbre situé juste en
face de mon immeuble et dont les branches atteignaient l’appartement où
nous vivions. C’était un très vieux poivrier sauvage enraciné sur un
monticule de roche volcanique. Un arbre spectaculaire par la largeur de son
tronc et l’épaisseur de son feuillage. Y grimper me donnait une sensation à
la fois de défi et de sécurité. Convaincue que cet arbre ne permettrait jamais que je tombe de ses branches, je l’escaladais jusqu’à la cime avec une tranquillité ahurissante pour ceux qui regardaient d’en bas. C’était un refuge où il n’était pas nécessaire de courber le dos pour se sentir en sûreté. À cette époque, je ressentais le besoin constant de me protéger de mon environnement. Par exemple, au lieu de jouer sur la place avec les autres enfants, je passais mes après-midi au milieu des cordes à linge sur les toits où personne ne montait jamais. De même, je préférais accéder à notre appartement, situé au cinquième étage, par l’escalier du fond plutôt que par les ascenseurs où l’on risquait de se retrouver coincé pendant des heures avec n’importe quel voisin. En ce sens-là – bien plus que par l’aspect
physique –, je ressemblais en effet aux cafards qui se déplacent en général
dans les plinthes des maisons et les conduits souterrains des immeubles.
C’était comme si, à un certain moment, j’avais décidé de construire une
géographie alternative, un territoire secret à l’intérieur de cet ensemble à
travers lequel me promener à mon aise, sans être vue.
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