Je ne m’étais pas trompée en pensant que je ne serais plus la même
à mon retour à Mexico. Au cours de cette semaine et demie, un changement
important eut lieu en moi, bien qu’il ne fût pas immédiatement perceptible.
Mes yeux et ma vue étaient restés les mêmes, mais désormais ils
regardaient différemment. Après un long périple, je me décidai enfin à
habiter le corps où j’étais née, avec toutes ses particularités. En fin de
compte, c’était la seule chose qui m’appartenait et me reliait au monde de
façon tangible, tout en me permettant de m’en distinguer.