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Citation de paulinethy


Car finalement, qui décide ? Est-ce que le consommateur achètera longtemps ces charcuteries teintées et accélérées ? Proposons un cas d’école pour étudiants en marketing : « Combien de temps une activité commerciale peut-elle survivre en plaçant le mensonge au cœur de la relation-clients ? » Car à l’âge d’Internet et des réseaux sociaux, il va être de plus en plus compliqué de cacher que les traitements nitrés rendent la charcuterie inutilement cancérogène ; il va être de plus en plus coûteux de faire croire au « botulisme inévitable » ; il va être de plus en plus audacieux de vouloir faire accepter aux clients l’idée que pour manger des protéines roses, cela vaut la peine de risquer le cancer. Dans tous les supermarchés, les consommateurs peuvent déjà vérifier que le retour au vrai sans nitrate/sans nitrite est possible, même à échelle industrielle : si les salaisonniers de Parme l’ont fait il y a vingt ans, pourquoi pas les autres ? Qui achètera encore longtemps le jambon nitré alors que certains fabricants proposent aussi du jambon, le cancer en moins ? Quel parent donnera encore régulièrement des knacks dangereuses à ses enfants après avoir pris conscience qu’il peut acheter des saucisses non traitées chez les charcutiers qui travaillent sans cosmétique ?

Les charcutiers industriels français ne voient-ils pas ce qu’ils risquent à rester alignés sur le lobby américain ? Comment ne pas saisir qu’aujourd’hui cette fuite en avant n’est plus digne ? Que la triche n’est plus viable ? Qu’il faut renoncer à la folle stratégie du « circulez, il n’y a rien à voir » ? Comment tolérer que les charcutiers industriels français n’aient pas depuis longtemps dénoncé la « méthode américaine » en éliminant ces colorants-conservateurs d’un autre temps ? Aucune américanophobie
dans cet indispensable divorce. Ce n’est pas faire insulte à cette grande démocratie que de rappeler que si l’Amérique se distingue dans le monde, ce n’est pas pour son sens de l’équilibre alimentaire, pour la qualité de ses plats ou pour sa tradition gastronomique. L’Unesco a inscrit le repas gastronomique des Français au patrimoine immatériel de l’humanité ; à Chicago et dans le Wisconsin, les usines de knacks nitrées et de
jambon nitré n’ont pas encore eu cet honneur. Pourrait-on imaginer qu’une entreprise française s’aligne sur le lobby américain tout en étant sincèrement « engagée dans le combat Aider les hommes à manger mieux chaque jour » ? Car comme le notait récemment le directeur général du leader français Fleury-Michon – « il est temps de ré-affirmer le lien très fort existant entre l’alimentation et la santé »...
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