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Citation de art-bsurde


Paul connaissait un sombre tableau du lac de Grunewald par Leistikow. Une ambiance du soir en noir et orange. Le noir lui avait toujours semblé assez réaliste. Il avait observé plus d'une fois, lors de ses promenades autour du lac, que tout sombrait dans le noir : la forêt, l'eau, le chemin et même le ciel.
Et plus tout devenait noir, plus la circulation provenant de l'autoroute grondait fort. Une rencontre avec les sangliers qui erraient dans Grunewald pouvait alors devenir assez effrayante. Cela lui était arrivé une seule fois : soudain, à quelques mètres de lui, un sanglier était apparu au milieu du chemin, là où juste avant il n'y avait que du noir. Un sanglier gris foncé sur fond noir. Il avait failli rentrer en collision avec l'animal. Heureusement c'était un sanglier pacifique qui avait disparu aussi vite qu'il était apparu.
Mais un soleil couchant orangé comme sur le tableau de Leistikow, Paul n'en avait jamais vu sur le lac de Grunewald. Il n'en avait vu que des rouges. Rouge rubis. Rouge braise. Et parfois aussi, quand le ciel de Berlin renonçait à son austérité prussienne, rose. Peut-être était-ce lié à la pollution de l'air. Le tableau de Leistikow datait de 1895. L'air était très différent à cette époque. Le soleil pouvait encore darder ses rayons oranges comme s'il se couchait non pas à Berlin mais à Grenade.
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