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Citation de miochero


Alors qu'à Paris j'avais été un élève médiocre, il me fallut peu de temps, à Ascot, pour lire couramment le grec et le latin à tel point qu'en arrivant ensuite au Johanneum de Hambourg, je me trouvai bien en avance sur mes camarades, tout au moins pour les langues mortes. A treize ans, nous traduisions à livre ouvert Jules César et Tite Live, Sophocle et Aristophane, à l'exception des choeurs, naturellement. Il nous est même arrivé de représenter, en grec, les "Nuées" d'Aristophane, où je jouai le rôle de Pheidippidès. L'enseignement de l'histoire et de la littérature anglaises, à la fois sérieux et intéressant, n'avait rien de poussiéreux. Shakespeare, Byron, Walter Scott, Dickens pénétraient nos imaginations. Nous lisions les "Joyeuses commères de Windsor", "Comme il vous plaira", "Le Marchand de Venise", avec distribution des rôles et, quand certaines scènes étaient particulièrement comiques ou émouvantes, nous les mimions aussi. En écoutant "Monsieur Pickwick", "David Copperfield", "Oliver Twist", "Barnaby Rudge" de Dickens, que Mr Kynnersley nous lisait à haute voix, que de fois nous avons ri ou haleté en choeur. Les lectures avaient lieu le plus souvent les jours de fête, vers la fin de l'après-midi, lorsque, après les jeux et la douche, vêtus du petit frac sans basque à la mode d'Eton et d'un pantalon gris de cérémonie, nous, les élus, les invités, nous faisions notre entrée au salon et que nous nous installions à terre, sur des coussins, aux pieds de Mr Kynnersley, tandis que Mrs Kynnersley, maîtresse de maison experte, servait le thé.
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