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Citation de blueman38


«comme d’habitude». Je m’assoupis un peu. J’aime le parfum de la cave, il se mélange à l'odeur de la caféine. La senteur unique m’enivre et me détend. Je suis au bord du sommeil, j’erre quelque part entre rêve et réalité. Mon œil droit s’ouvre de lui même, un halo scintille dans l’obscurité, ça émane du mur de briques on dirait. (Plus rien ne m’étonne après Paul). Calmement, je me relève puis fait face à l’apparition. C’est un éclat de lumière qui réchauffe la pièce, on dirait un mini soleil, c’est très agréable. Je vois des choses à l’intérieur, comme une boule de cristal, il y a une foule, des gens… non ce n’est pas ça. La perception devient plus nette, j’ai devant moi une assemblée, une assemblée de… moutons ? Quoi ? Oui… c’est bien ça… un parterre de moutons. Ils me font face, agacés, le regard dur, des bêlements rauques, ils attendent quelque chose. Dressées ici et là des banderoles taguées, « Vivent les moutons du sud » ou encore « libérez les black Shepp » Des groupes scandent en cœur des chants provocateurs, « Politique, politique c’est pas mieux que de la paille » Des femelles dans l’excitation montrent leurs mamelles aux médias présents. La cohue est totale. Il n’y a pas de doute c’est moi qu’ils veulent entendre. A dire vrai je ne n’ai pas l’étoffe d’un orateur, tant pis je me lance :
-Je vous salue peuple mouton. Je suis là pour vous aider, dans un échange de qualité, nous trouverons la voie juste. J’en suis certain.
(La foule hue)
Du calme, du calme. Commençons je vous prie.
- Que comptez-vous faire contre la recrudescence des braconniers et l’essor du marché de la basane ?
- C’est un sujet délicat qui dépasse nos frontières, nous étudions ce cas avec les plus grands soins. Des lois seront bientôt établies.
Une autre question.
- Avez-vous un plan solide pour améliorer les conditions de vie de notre race ?
- je promets à chacun, plus d’herbe et d’espace. Une couverture sociale. Des bergers de qualités seront bientôt disponibles ainsi que des chiens diplômés issus des plus grandes écoles de la capitale.
(Bêlement général dans la salle.)
Un Suffolk prend la parole.
- Est ce que nous allons finir comme nos collègues cochons? D’après des sources fiables, on sait qu’ils sont parqués dans des bâtiments construits loin des villes, dans des caves, entassés les uns sur les autres. Les pauvres n’ont même pas droit au minimum d’hygiène. Ils attendent leurs tours abandonnés dans le noir et les excréments.
Je me racle la gorge.
- Voyons ne mélangeons pas moutons et cochons, c’est d’un mauvais goût…
Le Suffolk enchaîne.
- Et la retraite ?
Je contre attaque.
- Chaque parent sera à la retraite dès la deuxième naissance au sein de chaque famille. Ce sera automatique.
(Chuchotements, l’avis est partagé.)
Un inconnu demande:
- A quand la reconnaissance des Shropshire, cela fait dix ans que nous la réclamons. Notre race compte des centaines de milliers de moutons, c’est une injustice totale.
(Agitation dans la foule une bagarre éclate.)
- Sécurité faites évacuer ces individus. Du calme du calme, reprenons Je vous prie.
Question posée par un South down, père de famille inquiet.
- Avez-vous réglé le problème concernant les rôdeurs ? Les viols et kidnapping vont grandissant, la population est terrorisée.
- Le B-A-R. Brigade anti rôdeurs, un groupe surentraîné, armé, spécialisé dans l’agronomie primale et les missions à haut risque, créée uniquement pour traquer et éradiquer « le rôdeur ». Ils sont en ce moment même sur le terrain.
(Applaudissement général).
- Et l’impôt sur la laine de qualité?
- Hé bien très chers concitoyens, je suis heureux de vous annoncer que dès aujourd’hui vous toucherez Vingt pour cent sur chaque toison vendue en Europe !!
(La foule est en délire, ça bêle à tout va, une liesse populaire se crée).
Dans un flash, je vois des politiciens, des tribunaux, les siamois, le scandale partout dans les journaux. Puis les images s’estompent, disparaissent. Il ne reste qu’un petit rayon faiblard. A côté, traîne une louche et un rouleau zip -loc c’est parfait. Je collecte la lueur et m’empresse de la remettre à Paul.

- Est-ce bien cela que vous vouliez?
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