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Critiques de Hasan Ali Toptas (1)
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Les Ombres Disparues

Dans un village anatolien assez anonyme, des gens disparaissent, certains réapparaissent ; d'autres, mêlés à ces disparitions, périssent tragiquement. Ainsi:

"Colombe, dont la disparition restait mystérieuse, le fils de Cennet qui avait perdu l'esprit et ne cessait de demander pourquoi la neige tombait, le gardien, l'imam qui ignorait sur quels cheveux il avait dit ses prières, Cingil Nuri qui avait oublié où il était parti des années auparavant et d'où il était revenu des années plus tard, Resit qui allait et venait comme un vieux squelette entre sa maison et la salle municipale, Hacer qui embrasait le grenier à foin de son feu intérieur et Ramazan qui s'était fait écraser sous les pieds d'un cheval." (p. 168).

Il y a aussi un narrateur qui relate à la première personne, depuis une échoppe de barbier comme celle de la photo de couverture, dans un premier temps ; mais il disparait, lui aussi, sous de multiples identités - celles de tous les personnages peut-être ? - y compris celle d'une jeune et jolie fille.

Le fait est que, bien vite, le lecteur devine que le thème de la disparition, comme tout le reste, n'est qu'une métaphore plutôt ambiguë ; peut-être que chacun "engendre un disparu en doutant de sa propre existence". (p. 100).

En réalité, pour adhérer à ce roman, il faut que le lecteur renonce à quasi toute convention du récit : outre qu'à un narrateur et à un genre apparenté polar, il abandonne une trame à succession chronologique avec un temps uniforme, remplacée par des allers-retours oniriques, en série de déroulements non-linéaires possibles ; surtout, il doit capituler face à toute prétention de compréhension d'une "histoire"...

La conclusion du roman, elle aussi, est à la fois inattendue et dérisoire.



A cette lecture, je ne parviens pas à attribuer de notation. Au fil des pages, j'ai ressenti alternativement l'exaltation éprouvée grâce à Pedro Paramo de Juan Rulfo, et l'irritation provoquée par La Chute des prières de S. Kaygusuz. J'accepte de plus ou moins bon gré le paternalisme d'un écrivain qui suggère à chaque ligne qu'il est en train de signifier beaucoup plus que ne peut l'imaginer le pauvre lecteur ignare que je suis ! Parfois ça en vaut la peine, je ne le nie pas... Parfois, au contraire, on est entraîné par le dépit, concernant ce que l'on connaît par ailleurs comme un phénomène de mode dans la littérature turque actuelle. A plusieurs reprises je me suis dit que ce roman gagnerait à une adaptation théâtrale ; par contre un film en a été tiré, me dit-on, tout aussi obscur et ambigu que le roman, comme certains films iraniens (très prisés des critiques et que je n'aime pas beaucoup), les films turcs d'auteur d'aujourd'hui, eux, n'étant généralement pas de la sorte.
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