Hassan Musa

Une maison d'édition qui privilégie la qualité tel est le cas de cet album en noir et blanc qui nous transporte dans un petit conte au Soudan...

C'est sublime ! les dessins en calligraphie sont ciselés comme de la dentelle, le travail de Monsieur Hassan Musa mériterait une ''plus grande visibilité" !

C' est magique...Petit bijou à contempler pour la beauté des images sans se lasser..! pour voyager sans tapis volant! A lire en littérature jeunesse et adulte également !

Je commencerais cette critique en parlant des illustrations. Parce qu'on les remarque au premier coup d'oeil et qu'elles sont assez frappantes, ou du moins très originales. Les scènes du conte sont bien là mais les traits et tous les dessins sont faits en calligraphie. C'est très étrange, du jamais vu, ah oui, si, peut-être un peu comme des calligrammes. Mais en beaucoup plus travaillé, poétique et réussi. On peut donc passer un certain temps à admirer ces illustrations, à retrouver les dessins, le rapport avec l'histoire qui ne saute pas toujours aux yeux mais qui est pourtant toujours bien là.



Concernant l'histoire, elle est très courte, c'est comme une maxime en un peu plus long. Si j'ai aimé "l'ironie" de la situation, je n'ai en revanche pas tout de suite compris la dernière phrase, sorte de morale. Dommage... J'en saisis bien le sens mais je trouve que la manière de l'exprimer n'est pas des plus claires. Mais sinon, belle histoire et bel objet !

Très très beaux dessins calligraphiés qui mettent en valeur ce conte soufi sur un oiseau sacré au Soudan : une autruche...

Magique et magnifique

Pourquoi l'autruche ne peut-elle voler ?

Ce conte Soufi du Soudan nous en donne la raison. A la manière de Rudyard Kipling dans ses "histoires comme ça", mais avec une explication divine. L'autruche est en effet punie de son arrogance et de son orgueil, le jour où tous les oiseaux se rassemblèrent afin de s'envoler pour la première fois. Inchallah !

« La Sourate du Taureau ? » est un conte tiré de la tradition soudanaise. Inspiré par la mystique soufie, il raconte l'histoire d'un Alem (savant dans l'islam ayant suivi son instruction dans la grande université cairote d'El Azhar). Ce savant se trouve dans un village confronté à un Imam qui suit une pratique religieuse fait d'invention et de manipulation. Ce dernier constate que le Alem détient le connaissance; des savoirs solides sur l'islam et une maîtrise parfaite du Qùran. Lors d'une prière, l'Imam est mis en difficulté. Les deux hommes s'opposent devant les villageois. C'est la confrontation entre l'endoctrinement de l'ignorance et la sagesse du savoir. Ce conte illustre très bien les situations que vivent de nombreuses populations dans les pays arabes mais aussi en Europe. On préfère toujours la paresse intellectuelle qui mène à l'ignorance que l'exigence de la connaissance qui apporte la sagesse.

Au-delà du contenu qui fait réfléchir, dans ce conte, j'ai trouvé des illustrations époustouflantes. Elles sont toutes réalisées en calligraphie arabe: les personnages, les animaux, les paysages. Des réalisations incroyablement bien réussies.

Finalement, morale et esthétique font bon ménage. Ils permettent ensemble d'ouvrir davantage les esprits.

Le fils unique du vieux Sultan a trois amis : le fils du Vizir, le fils du Général des Armées et le fils du jardinier. Le vieux monarque s'inquiète pour son fils et aimerait savoir qui est vraiment un ami sincère de son fils. La propre mère du Sultan lui propose une expérience : trois matins successifs, elle confie à son petit-fils trois œufs. Il doit demander à chaque fois à un de ses amis de partager les œufs entre eux deux... Qui s'avèrera être vraiment un ami sincère et digne de confiance ?

Un conte plein de sagesse et de malice sur l'amitié, raconté simplement, donc abordable pour de jeunes enfants. Il appartient à une collection dédiée aux contes soufi du Soudan.

L'auteur, Hassan Musa, artiste peintre d'origine soudanaise, montre l'étendue de son talent avec de belles illustrations calligraphiées.

Mais cette technique, uniquement en traits noirs, inhabituelle pour la plupart des enfants pourra les rebuter. A moins de les accompagner et de les sensibiliser à l'art de la calligraphie.

Remarquables illustrations pour ce conte à savourer en version kamishibaï pour en prendre plein les yeux. Avec une jolie morale très fine à la fin, comme tout conte qui se respecte...

A partir d'un conte traditionnel Hassan Musa nous présente ici un texte très beau accompagné de dessins en calligraphie arabe fantastiques, un vrai délire calligraphique! Un beau moyen pour découvrir des contes et la richesse de l'écriture arabe.