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Critiques de Hélène Gédouin (2)
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Henri Huet : J'étais photographe de guerre au..

Henri Huet, sa vie, son œuvre tel est le sujet passionnant abordé par ce livre qui fait figure de testament pour cet homme volontiers discret, sincère jusque dans la témérité, le courage dont il fait preuve sans relâche pour mieux témoigner d’un conflit, la guerre du Vietnam qu’il va couvrir de ses débuts jusqu’en ce jour tragique du 10 Février 1971 où il périt dans un hélicoptère abattu durant l’invasion du Laos par les troupes sud-vietnamiennes. Celui qui refusait d’être armé même au plus fort des combats, a saisi comme peut l’on fait toute la complexité de ce conflit fratricide sur fond de lutte hégémonique entre l’URSS et les USA. Aujourd’hui encore, Huet apparaît comme un modèle pour un genre en perdition, le véritable photo journalisme de guerre. Il a payé de sa vie son envie farouche de témoigner de l’horreur d’un conflit qui n’a pas fini encore de traumatiser l’Amérique même post 11 Septembre 2001. Ma rencontre avec Henri Huet c’est faite de façon fortuite avec tout d’abord ce saisissement face à cette photo qui sert de couverture à l’ouvrage. Tout y est retranscrit. L’incompréhension, l’effroi.. Le livre ne cesse d’étonner avec ces photos d’une puissance d’évocation, d’une force peu commune, saisies dans des conditions extrêmes. Henri Huet n’a jamais eu besoin de politiser ses clichés comme le font beaucoup d’autres de ses confrères, il témoigne encore et toujours en homme libre, saisissant en un instant l’essence même de la vie sur terre en période de guerre. Il n’aurait échangé son métier de « casse cou » contre aucun autre selon ses propres mots. Ce livre perpétue son œuvre d’une brûlante actualité, un modèle de couverture d’un conflit loin des errements de ses successeurs et contemporains qui cherchaient ou cherchent encore à diaboliser, à prendre parti pour l’un ou l’autre camp (à ce titre cf. la couverture du conflit Israélo-palestinien entre autres choses) . Celui qui a obtenu le prix Robert Capa en 1966 pour des photos prises lors de la bataille d’An Thi en janvier de cette même année reçoit grâce à ce livre un vibrant hommage. Je ne peux que vous conseiller la lecture puis la vision de ces photographies toujours en noir et blanc de l’artiste qu’était Henri Huet.

« Je crois au destin. Au cœur d’une bataille, je pense : Je ne suis pas un soldat, je ne peux être touché. Le jour où l’on cesse de penser comme cela, il faut cesser de travailler.»
Lien : https://thedude524.com/2012/..
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Henri Huet

2014 fut l’année de commémoration des deux conflits mondiaux (le début de l’un, la fin de l’autre). Mais elle fut également celle de plusieurs manifestations (colloque, exposition, publications) tentant d’élaborer une véritable réflexion sur la guerre, action pour laquelle l’homme a su déployer au maximum son inventivité. D’autres conflits ont émaillé la seconde partie du XX° siècle : les guerres coloniales, la guerre du Vietnam, les deux guerres du Golfe, pour ne citer que celles-là.

La collection Photo Poche offre un volume à Henri Huet (1927-1971), fauché, tout comme Robert Capa et Gilles Caron, sur le lieu même de son activité professionnelle : le photojournalisme de guerre. Il est souvent qualifié de « l’homme d’une seule guerre », celle du Vietnam, pendant laquelle son hélicoptère fut abattu. Un véritable coup de poing, des photos choc qui, nous le savons bien, ont révélé les réalités d’un combat absurde, ce qui déplaisait fortement aux autorités politiques et militaires, partisanes d’une propagande positive. Henri Huet nous a donné des images inoubliables, d’une grande force et d’une dimension esthétique indiscutable. Ainsi prenons « War Zone C » (1966), reproduite en couverture du volume : le corps sans vie d’un soldat américain est hélitreuillé. Dans une telle photo est flagrant le sens de la composition de Huet, celui du cadrage également. Mais ailleurs, l’émotion affleure face à l’administration des derniers sacrements après la bataille, ou lors de l’arrestation musclée d’un prisonnier viêt-cong (la peur sur le visage de cet homme !). Et que dire de ces divers portraits d’enfants orphelins, abandonnés ou réfugiés ? Ils montrent avec l’empathie que nourrissait Huet pour les êtres humains dépassés par une guerre dans laquelle tous étaient embourbés. Toujours au plus près de son sujet, grâce à l’usage du 35 mm, ces photos sont un témoignage poignant, à placer près de celui d’un autre photographe, Larry Burrows, mort dans le même hélicoptère que Henri Huet.
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