T’es tu déjà demandé comment étaient fabriqués tes vêtements, ta nourriture, tes accessoires ?
Après avoir lu ce livre, tu devrais normalement te poser la question…
Pour moi qui suis engagée dans une démarche éco-responsable concernant ma consommation et mon alimentation, ce livre n’a fait que renforcer mes convictions mais j’espère qu’il permettra à un plus grand nombre d’ouvrir les yeux. Pourtant écrit en 2011-2012, on voit qu’en 2019, les mêmes problématiques sont toujours là, et ça me fait mal au cœur…
Mais revenons-en au roman.
C’est l’histoire d’Emilie, une lycéenne norvégienne comme les autres, qui aime dépenser son argent en vêtements pas chers pour se sentir jolie, intégrée et plaire aux garçons. Or un jour, en faisant du shopping, elle aide un garçon à apposer des autocollants dénonçant les conditions de fabrication sur des t-shirts et fait connaissance avec une association secrète : Les Sauveurs du monde. Leur but : faire ouvrir les yeux aux consommateurs sur les conditions de fabrication de leurs objets du quotidien et de leur alimentation. C’est un choc pour la jeune fille qui prend conscience de l’horreur de la vie de ces personnes à l’autre bout du monde qui s’échinent au travail pour le plaisir éphémère des consommateurs des pays riches… Au Bangladesh, d’ailleurs, le lecteur rencontre Reena, une adolescente qui travaille justement dans une usine de fabrication dédiée à la fast-fashion et qui rêve d’une vie meilleure dans les bras du garçon qui fait battre son cœur…
Outre Reena, l’auteur fait aussi référence à plein d’autres travailleurs de l’ombre mais aussi d’autres personnages, pour mettre en perspective tous les points de vue (même le sien !). Il n’y a pas de côté moralisateur mais l’exposition des faits est suffisamment parlante pour faire réagir le lecteur, ce qui en fait pour moi un livre incontournable pour la jeune génération qui va avoir bien du mal à réparer les erreurs de ses aînés.
Je ne vois que deux points négatifs à ce roman. La plume m’a parfois semblée un peu sèche, ce qui vient peut-être de la difficulté à traduire le norvégien et ne permet pas trop de faire passer les émotions.
La fin m’a aussi parue très abrupte, comme s’il manquait des pages au roman. C’est dommage car j’aurais vraiment voulu en savoir plus et je n’aurais pas dit non à une vingtaine de pages supplémentaires, surtout que le livre est très court et se lit quasiment d’une traite.
En tout cas, c’est un roman à lire absolument et parfaitement dans l’air du temps, que je vais m’empresser de recommander largement en espérant une prise de conscience massive. Après tout, si chacun agit à son niveau, on a peut-être encore une chance de corriger le tir.
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