Il est extrêmement rare que je relise un roman parce que je possède une bonne mémoire et que je me souviens toujours de l'histoire. Alors pour que je relise le roman Marraine d'Hélène Koscielniak, il me fallait une bonne raison, soit la publication de la suite de ce roman, intitulée Filleul.
À l’époque, en 2008, Marraine avait été un énorme coup de cœur pour moi. Suite à ma relecture, mon ressenti est toujours le même. Hélène Koscielniak a écrit une histoire terriblement émouvante et intéressante. Elle nous fait découvrir la terrible réalité des Haïtiens qui travaillent dans les champs de canne à sucre en République dominicaine et qui y vivent dans des conditions de dénuement dignes de leurs ancêtres esclaves.
Ensuite, elle a inventé des personnages complets et tellement vivants. Je me suis attachée à Normande, cette femme dans la quarantaine qui, pour combler le vide de sa vie de femme mariée sans enfants et sans réels besoins financiers, décide d'adopter un enfant pauvre résidant en République dominicaine et ce, à l'insu de son mari Gilles.
Elle arrive à surmonter son manque de confiance en elle et développe des trésors d'ingéniosité pour gagner l'argent qui servira à aider Jolino et sa famille. De même, Gabriella, la mère de Jolino, est une femme fière et courageuse, qui arrive à élever sa famille, malgré le manque d'argent et de ressources. Et que dire de Jolino? Ce petit bonhomme de dix ans au début du roman, sérieux et responsable, qui fera tout pour aider sa mère à s'occuper de ses frères et sœur, a gagné mon affection. Les femmes sont les véritables héroïnes de Marraine et le pilier de leur famille. Les deux femmes développeront une amitié profonde, qui se révélera à travers une très belle correspondance.
Hélène Koscielniak possède une très belle plume, empreinte de tendresse envers ses personnages, profonde dans la narration des problèmes sociaux et merveilleusement évocatrice dans la description des paysages dominicains. Elle sait faire naître l'émotion chez son lecteur. Le roman possède l'authenticité dont on peut s'attendre d'une première oeuvre, avec peut-être quelques petites maladresses de style et une certaine facilité dans la résolution des difficultés que rencontrent le personnage de Normande.
Malgré cela, Marraine est un véritable bijou et Madame Koscielnak possède un réél talent d'auteur qui ne pourra que se bonifier avec les années. Je lirai Filleul avec impatience afin de retrouver ces personnages qui me sont devenus aussi chers que des amis ainsi que la si belle écriture d'Hélène Koscielniak.
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