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Citation de enkidu_


Ils se gâtaient. Hitler agissait point par point comme je l’avais tant de fois annoncé : après le réarmement du Reich, l’occupation de la rive gauche du Rhin, puis l’annexion de l’Autriche et enfin celle des Sudètes. On se décida à bouger. Trop tard ou trop tôt. Ce fut Munich. Gringoire adopta une double attitude. André Tardieu se déclarait adversaire du pacte. Je l’approuvais sans réserve. C’est qu’entre l’homme d’État et le reporter il y avait toute la distance de la doctrine à l’information.

Ce que je venais d’observer par toute l’Europe me criait le danger que faisait courir à notre pays son isolement et son impréparation. Je parlais en voyageur qui, voyant les choses de loin, les peut mesurer dans leur ensemble ; en soldat qui sait le prix d’un combat engagé sans armes suffisantes, en paysan qui pense d’abord à la terre, en Français qui, bien loin de mésestimer sa patrie, la voulait assez forte pour vaincre et demeurer digne de trois siècles de gloire militaire.

Gagner du temps ! A tout prix ! Article après article je luttai. Mais qu’est la voix d’un homme en présence d’une multitude folle et sourde ? Le monde acceptait la guerre : la guerre vint.

Ai-je besoin de dire que mon choix fut aussitôt fait. J’écrivis en citoyen du pays au combat. Il suffira de feuilleter la collection de Gringoire pour juger la façon dont j’ai traité l’envahisseur. Ces écrits, par leur violence même, étaient dans le droit fil de mes sentiments antigermaniques. Quelque éditeur se trouvera bien pour les réunir un jour. Les Allemands, eux, les ont lus et bien lus. Ce fut le prétexte initial du pillage de mes biens.
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