Selon un récit mis en avant par les pouvoirs publics et leurs experts scientifiques, c’est la prise de conscience début mars de l’arrivée imminente d’une « vague » de patients déferlant sur des hôpitaux ne disposant que d’un nombre limité de places, jointe à un nombre insuffisant de masques et de réactifs pour les tests diagnostiques, qui conduit à la décision de confiner l’ensemble de la population. Si ce récit admet, implicitement du moins, que la France n’était pas prête à affronter une telle pandémie, il suggère aussi, pour reprendre les termes du président du Conseil scientifique (créé le 10 mars par le président de la République – voir chapitre 2), que le confinement était, non pas « la meilleure solution mais la seule possible à l’époque ».