Citation de EricB
[Funérailles du général Boulanger à Bruxelles, 1891 :]
Les membres du Comité national conduisaient le deuil. A vrai dire, le deuil se conduisait lui-même, l'immensité de la foule et l'encombrement de la voie publique s'opposant à toute réglementation.
Les centaines d'agents de haute et de basse police que la Préfecture avait mobilisés pour la cérémonie des funérailles auraient pu faire à leur patron un intéressant rapport. Ils lui eussent raconté comment quatre cent mille hommes, femmes et enfants pouvaient, dans un pays monarchique, sans être assommés, arrêtés et traînés au poste, suivre le convoi d'un patriote républicain.
Ce fut sans doute pour ces hommes des brigades centrales un spectacle d'autant plus palpitant qu'il était plus nouveau, et ils éprouvèrent probablement une difficulté sérieuse à garder inactifs leurs casse-tête qui frémissaient dans leurs poches.
On pouvait dire que tout Bruxelles était là, derrière le char, sur les trottoirs, aux fenêtres et presque sur les toits.
Les membres du Comité national conduisaient le deuil. A vrai dire, le deuil se conduisait lui-même, l'immensité de la foule et l'encombrement de la voie publique s'opposant à toute réglementation.
Les centaines d'agents de haute et de basse police que la Préfecture avait mobilisés pour la cérémonie des funérailles auraient pu faire à leur patron un intéressant rapport. Ils lui eussent raconté comment quatre cent mille hommes, femmes et enfants pouvaient, dans un pays monarchique, sans être assommés, arrêtés et traînés au poste, suivre le convoi d'un patriote républicain.
Ce fut sans doute pour ces hommes des brigades centrales un spectacle d'autant plus palpitant qu'il était plus nouveau, et ils éprouvèrent probablement une difficulté sérieuse à garder inactifs leurs casse-tête qui frémissaient dans leurs poches.
On pouvait dire que tout Bruxelles était là, derrière le char, sur les trottoirs, aux fenêtres et presque sur les toits.