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Citation de Medelie


Prévoyante, et croyant en son étoile – c’est sa force –, Gabrielle perçoit la nécessité, au cas où elle lancerait d’autres parfums, de caractériser le premier d’une manière plus précise qui le distingue de ses successeurs éventuels. Le plus simple, pense-t-elle, sera le meilleur… Puisqu’elle a choisi le flacon N°5, pourquoi pas Chanel N°5 ?
— Mais ça ne s’est jamais fait ! balbutie Ernest Beaux ahuri par cette audace.
— Justement, réplique Coco, qui adore rompre avec la routine, ça le distinguera des autres !
Et puis, il faut le souligner, cette idée d’un numéro ainsi mis en vedette se rattache à tout un pan de son passé. Déjà à Obazine, elle croyait lire dans les chiffres mystérieux, une écriture secrète qui la faisait rêver… Cette fois-ci, elle rêve à nouveau… elle pense que le 5 va être un « bon numéro », celui sur lequel elle jouera et invitera à jouer – au sens Monte-Carlo du terme – l’ensemble du public. D’ailleurs, n’est-ce pas à l’occasion de son escapade à Monaco qu’elle a rencontré Ernest Beaux ? Nul doute qu’il ne lui a été envoyé par le destin, s’imagine-t-elle.
Ce goût de la simplicité, qu’elle a manifesté dans le choix de l’appellation du parfum, on le retrouve dans la conception de l’étiquetage : un rectangle tout blanc sur lequel se détache, avec une netteté presque provocante, le patronyme CHANEL en lettres noires. On retrouve ici le contraste noir-blanc qu’elle exploite si souvent dans ses créations vestimentaires et dont la fascination remonte au plus profond de son enfance, à cet univers de l’orphelinat. De plus loin encore semble provenir le sigle composé de deux C entrelacés que l’on discerne scellé sur le cachet circulaire attaché au bouchon. N’est-ce pas ainsi que l’ancêtre cabaretier de Ponteils « signait » les meubles qu’il s’était fabriqués ? Or ces deux C, Gabrielle les avait rencontrés sur les vitraux d’Obazine, qu’elle contemplait lors des innombrables offices auxquels il fallait qu’elle assistât. Mieux encore, le hasard avait voulu qu’à Moulins on la surnommât Coco… Ainsi, les deux C lui paraissant imposés par le destin, lui est-il impossible de ne pas les associer à l’avenir de son parfum…
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