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Citation de madaboutbates


Chapitre 1.
Parfois les Alpes vues d’en haut sous la lune ressemblaient aux plis d’un drap fraîchement froissé. Les vallées ­glaciaires alternaient l’ombre et la lumière, blancheur de linge amidonné dans la lueur crue du disque lunaire ; et puis dans le lointain, partout où se portait le regard, les hauts pics enneigés scintillaient, fluides comme des crêtes d’eau vaporeuse. Quelque part en dessous, avant la guerre, à Domodossola, Franklin se souvenait d’avoir attendu un train pour l’Angleterre.
Il approcha le micro de sa bouche, sèche après les longues heures de vol au-dessus de la France, puis des Alpes jusqu’en Italie, et s’adressa à son équipage par l’interphone de bord.
– Paré pour retraverser la France, annonça-t-il. Des réclamations ?
– Je veux revoir le pays de mon cœur avant de mourir d’ennui, dit le sergent mitrailleur arrière. Je ne sais même plus en quelle année nous sommes.
– C’est la traversée des Alpes par Hannibal, répondit Sandy. Nous sommes en 218 avant J.-C.
– Ça se pourrait, intervint Godwin. Connie n’a pas à se plaindre, lui, il ne fout rien, il fait des patiences.
– Des patiences, tu parles ! s’insurgea O’Connor. Je ne tiens plus en place, maintenant !
Franklin écoutait d’une oreille distraite cet échange, l’intérêt émoussé par la tension. On était en août et les journaux reparlaient d’offensive contre l’Allemagne avec une certaine effervescence. Pour lui, cela ne changeait pas grand-chose.
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