Un recueil tout à fait de circonstance, n'est-ce pas? D'ailleurs, c'est le titre qui m'a accrochée tout de suite, à la médiathèque... Il fait partie d'un fonds d'auteurs du Nord, où je pioche souvent de petits bijoux.
Hervé Lesage, né à Lens et ayant vécu à Lille, a eu, je trouve, une existence particulière : en invalidité à l'âge de 28 ans, il s'est consacré pleinement à la poésie ensuite. Et figurez-vous qu'après un accident de voiture en 1994, il a été déclaré mort mais en fait il était encore vivant!! Et on l'a sauvé. Une renaissance, donc.
Ce recueil, justement, a été écrit deux ans après son " retour à la vie", en 1996. Il vient après de nombreux autres. Il décédera jeune, en 1998.
J'ai aimé ce " journal poétique "dédié à un mois de l'année, au coeur de l'automne. J'ai aimé les poèmes souvent courts, aux mots simples mais intenses, entre nostalgie, angoisses et éclats de joie. On reconnaît bien que le poète a fait l'expérience de la mort, prégnante à travers ses vers:
" Novembre oublié
novembre qui m'efface
novembre comme un jardin
noyé de pierres humides
et terriblement glissantes
novembre suis-je
cet arbre qui meurt
à deux pas de sa source?"
Même si l'atmosphère grise de novembre est plutôt propice à des textes un peu tristes, je n'ai pas trouvé pesant l'univers de l'auteur. Je me suis fondue dans " ce brouillard roux qui hante l'esprit", j'ai accompagné le poète dans " Les heures qui glissent au lointain clair d'une idée d'envol"...
A découvrir!
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